Vague Macron? Mais voyez de Gaulle. Berlusconi et Renzi. Blocher et Levrat.

Emmanuel Macron ! Le président français – vainqueur annoncé des élections des 11 et 18 juin – est une rareté. En un temps record, sa « République en marche » centriste éclipse les partis établis avant elle. Pour la 5e République, seul le parti de Charles de Gaulle – « Les Républicains », aujourd’hui – réussit pareille performance. C’est lui qui résiste le moins mal à la vague Macron. Phénomène.

 

Voyez aussi l’Italie de Paolo Gentiloni. Après-guerre, les démocrates-chrétiens d’Alcide de Gasperi et les communistes de Palmiro Togliatti dominent. Puis, de nouveaux venus les évincent. Forza Italia (1994, Silvio Berlusconi, droite). Parti démocrate (2007, Matteo Renzi, Paolo Gentiloni, centre-gauche). Voire 5 Etoiles (2009, Beppe Grillo, inclassable). Prenez encore les Etats-Unis de Donald Trump. Le grand chambardement se situe au XIXe siècle. Les anciens partis républicain et fédéraliste y laissent la place aux nouveaux partis démocrate (vers 1830, entre Andrew Jackson et Barack Obama) et républicain (1854, entre Abraham Lincoln et Donald Trump). En Grande-Bretagne ? Les grands anciens vivent (conservateurs de Theresa May, travaillistes de Jeremy Corbyn). En Allemagne d’après-guerre ? Les mêmes donnent toujours le ton (chrétiens-démocrates d’Angela Merkel, socio-démocrates de Martin Schulz). En démocratie, on trouve de tout.

 

La Suisse ? Certes, l’UDC de Christoph Blocher (dès 1917-1918) et les socialistes de Christian Levrat (dès 1888) sont aujourd’hui en tête. Mais les libéraux-radicaux de Petra Gössi et les démocrates-chrétiens de Gerhard Pfister, longtemps dominants, sont toujours influents (dès le milieu du XIXe siècle). De Gaulle et Macron sont encore loin.