Juifs: Arosa, Dreifuss, Burkhalter et les autres. Médias: un « coup » de Blocher.

Antisémitisme suisse – la fièvre ? Un incident dans un hôtel d’Arosa dans les Grisons sonne l’alerte. La direction y somme ses hôtes juifs de se doucher avant de fréquenter la piscine. Sinon, elle menace de leur en fermer l’accès. L’affaire fâche la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Hotovely. A son tour, le Département fédéral de Didier Burkhalter condamne l’hôtelier. Grave ?

 

Avant 1945, l’antisémitisme en Suisse n’est pas rare. 1866 : les juifs gagnent tardivement la liberté d’établissement. Un traité franco-suisse y aide. 1893 : l’initiative contre le mode d’abattage israélite du bétail divise. Protection des animaux ? Antisémitisme ? Entre-deux-guerres : la Suisse des « fronts », la Genève de Georges Oltramare et d’autres courants alimentent cet antisémitisme. 1942 : le marchand de bétail Arthur Bloch est assassiné à Payerne (VD). 1945 : accalmie ? 1948 : la naissance de l’Etat d’Israël est souvent perçue avec sympathie. Plus tard, il est vrai, les jugements sur les tensions Israël-Palestine se diversifient. 1993-2002 : Ruth Dreifuss devient la première Conseillère fédérale juive. Aujourd’hui ? La communauté juive souhaite plus de protection publique. Une motion veut interdire l’importation de viande casher et halal. Troublant ?

 

Médias ! Christoph Blocher et le groupe de la « Basler Zeitung », eux, mettent la main sur 25 journaux gratuits de Suisse alémanique (720 756 exemplaires, près de 800.000 lectrices et lecteurs, RTS). Tito Tettamanti, proche de Blocher, redevient majoritaire à la « Basler Zeitung ». Blocher et les siens dominent aussi la « Weltwoche » de Roger Köppel. Bref, l’appétit blochérien pour les médias reste vif.