Nobel, Dubochet et l’ICAN. La molécule et l’arme atomique. Une Suisse mondiale.

Et d’un ! Jacques Dubochet – professeur à Université de Lausanne passé par Genève, Bâle, Heidelberg – est prix Nobel de Chimie. L’Américain Joachim Frank et le Britannique Richard Henderson l’accompagnent. Et de deux ! L’association « Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaire (ICAN) », à Genève, est prix Nobel de la Paix. La Suédoise Beatrice Fihn la dirige. Grâce aux comités Nobel suédois et norvégien, c’est l’image de la Suisse qui est ainsi ravivée. Magnifiée.

 

Cette image est très mondiale. Elle rejoint une longue tradition helvétique. Voyez ces Suisses célèbres faisant en partie carrière à l’étranger (Dunant, Cendrars, Giacometti, Le Corbusier, etc). Prenez ces étrangers fameux installés en Suisse pour longtemps (Erasme, Calvin, Paul Klee, Thomas Mann, Simenon, Nabokov, etc). Visez ces hautes figures à la fois « suisses » et « européennes » (Rousseau, Madame de Staël, Benjamin Constant, Karl Barth, etc). Il y en a d’autres. Cette image mondiale contraste fortement avec le repli sur soi prôné par certains. C’est un autre univers.

 

Contre les armes nucléaires, il faut de la ténacité. Les puissances nucléaires ne sont pas pressées de désarmer. Cela vaut pour l’imprévisible Kim Jong-Un de Corée du Nord comme pour des détenteurs anciens (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France, Chine, Inde, Pakistan), présumés (Israël), voire soupçonnés (Iran). Pour l’observation poussée de la molécule (mission de Dubochet et des siens), il faut talent et abnégation. Alors, de nouvelles percées – en Suisse ou ailleurs – deviennent possibles. Chapeau bas !