André Bugnon et Christoffel Brändli: l’UDC d’autrefois s’empare du Parlement

02.12.2007

André Bugnon, président du Conseil national ! Christoffel Brändli, président du Conseil des Etats ! Ce sont deux visages de l’Union démocratique du centre d’autrefois – celle d’avant Christoph Blocher – que le Parlement fédéral propulse ce 3 décembre à sa tête. Pourtant, ce Vaudois et ce Grison prennent soin de ne pas afficher bruyamment leur différence

1995 : Christoffel Brändli débarque au Conseil des Etats. Il sort de 12 ans de Gouvernement grison. En 2000, il semble l’un des favoris à la succession d’Adolf Ogi au Conseil fédéral. Mais de menues « affaires » l’en dissuadent. Et Samuel Schmid l’emporte. A la Chambre des cantons, Brändli – président de « santésuisse » – défend les assureurs maladie, se préoccupe de forces hydrauliques et de régions périphériques. Grâce à lui, le Parlement tient en 2006 une session décentralisée à Flims dans les Grisons. Cette UDC grisonne, comme celle de Glaris, descend du défunt Parti démocrate – qui fut une dissidence de gauche du Parti radical.

1999 : André Bugnon déboule au Conseil national. Agriculteur et viticulteur à Saint-Prex (dont il fut syndic), il possède le plus formidable accent vaudois. Ses interventions visent aussi bien les importations de vin que la lutte contre l’exode rural en montagne. Il est aussi un actif promoteur d’une troisième voie de chemin de fer entre Genève et Lausanne. Presque tout, chez lui, rappelle l’UDC d’avant, lorsqu’elle s’appelait Parti des paysans, artisans et indépendants (PAI). Aujourd’hui encore, cette UDC vaudoise est plus proche de Samuel Schmid que de Christoph Blocher. Avec le duo Bugnon-Brändli, l’UDC affiche une image apaisée.