Sages en fête. Leuthard, Widmer-Schlumpf et Sommaruga en tête. Et les partis?

Etonnant? Les sept Conseillers fédéraux sont jugés crédibles par une majorité de Suissesses et de Suisses (sondage GFS-SSR du 27 septembre).

Les trois femmes reprennent la tête: Doris Leuthard (PDC, 71%), Eveline Widmer-Schlumpf (PBD, 65%) et Simonetta Sommaruga (socialiste, 63%). Or, toutes trois pilotent des dossiers épineux: sortie de l’énergie nucléaire; évasion fiscale et secret bancaire; asile et migration. Pas vraiment des cadeaux.

Cela dit, les quatre hommes s’en sortent bien: Ueli Maurer (UDC, 62%), Didier Burkhalter (libéral-radical, 62% aussi), Alain Berset (socialiste, 59%), Johann Schneider-Ammann (libéral-radical, 52%). Leurs mandats ne sont pas légers non plus. Voyez les avions Gripen du président Maurer (qui s’affermit), les négociations Suisse-Europe de Burkhalter, les réformes sociales de Berset, les résistances à l’accord Suisse-Chine pour Schneider-Ammann. Enfin, le travail du Collège rallie une majorité (64%). Exploit

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Le Genevois Michel Huissoud s’impose. Des Latins marquent des points.

Michel Huissoud! Le nouveau directeur du Contrôle fédéral des finances, le voilà. Le Parlement l’élit d’un coup. Le Contrôle fédéral des finances, en gros, est l’équivalent de la «Cour des comptes» ailleurs.

C’est dire son importance pour une bonne gestion. Huissoud y travaille dès 1988. Pour s’imposer, il recommande aux Romands de s’adresser en bon allemand – plutôt qu’en français ou en dialecte alémanique – à leurs interlocuteurs. C’est la bonne méthode («Tribune de Genève», «Neue Zürcher Zeitung», 26 septembre)

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Moret et Romano tentent le Conseil fédéral à 9. «Loi Leuenberger» menacée?

Réforme du Conseil fédéral: de nouvelles tentatives fusent. Une Commission du Conseil national relance un Gouvernement à 9 – au lieu de 7 («Tribune de Genève» et «24 Heures» du 31 août, «Le Temps» du 21 septembre). Le score est prometteur (13 à 6, 3 abstentions). La libérale-radicale vaudoise Isabelle Moret et le PDC tessinois Marco Romano en sont deux promoteurs. La Suisse alémanique aurait six sièges, la Suisse romande deux, la Suisse italienne et romanche un. Felix Calonder est l’unique Sage romanche (1913-20), Flavio Cotti le septième et dernier Italophone (1986-99). Il y faudra l’appui du Parlement, du peuple et des cantons. Gare

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Meurtre d’Adeline: l’internement à vie en échec. Que fera Simonetta Sommaruga?

Le meurtre de l’éducatrice Adeline M. par le délinquant récidiviste Fabrice A. lors d’une sortie près de Genève provoque une émotion inouïe. Ce drame n’est pas le premier. Il entre en collision avec l’initiative pour l’internement à vie acceptée en 2004 (56,2% de oui, 21,5 cantons favorables sur 23). Cette initiative – lancée par la Saint-Galloise Anita Chaaban et le groupe «Licht der Hoffnung» – vise «les délinquants sexuels ou violents jugés très dangereux et non amendables». Le tueur de Genève en fait partie. Alors

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Syrie: Lavrov et Kerry arrivent, Burkhalter et Sommaruga agissent.

Syrie en guerre: la Suisse de Didier Burkhalter et Simonetta Sommaruga redevient l’un des centres du monde diplomatique. A Genève, Sergueï Lavrov et John Kerry – ministres russe et américain des Affaires étrangères – doivent étudier un contrôle international des armes chimiques en Syrie.

Le projet vient de la Russie de Vladimir Poutine, alliée de la Syrie de Bachar Al-Assad. Il favorise le renvoi d’éventuelles frappes occidentales en Syrie. D’ailleurs, les opinions y sont hostiles aux Etats-Unis de Barack Obama comme dans la France de François Hollande ou la Grande-Bretagne de David Cameron. Le Parlement britannique dit même non.

Tout cela coïncide bien avec la politique de la Suisse en Syrie. Elle y privilégie une solution politique et l’accueil de réfugiés. Didier Burkhalter, aux Affaires étrangères, et Simonetta Sommaruga, à Justice et Police, en sont deux acteurs majeurs. Au début, cette politique se manifeste par le financement de réunions d’opposants, par des aides hospitalières. Alors, elle semble pencher pour les rebelles. Puis, les choses évoluent. La présence présumée de groupes soupçonnés d’actes criminels parmi ces rebelles exige de la prudence. Certaines voix – dont celle de Vladimir Poutine – accusent ces mêmes rebelles d’attaques à l’arme chimique.

A première vue, l’équilibrage de la politique internationale de la Suisse va bien. Ses bonnes relations avec la Russie de Vladimir Poutine comme avec la Chine de Xi Jinping – fermes soutiens de Bachar Al-Assad au Conseil de sécurité de l’ONU – sont payantes. Mais il faut confirmer. Aucun dérapage n’est exclu.