Burkhalter, Sommaruga et Schneider-Ammann jouent gros. Visez le 9 février.

Didier Burkhalter, Simonetta Sommaruga et Johann Schneider-Ammann – comme tout le Conseil fédéral – jouent gros ce 9 février.

L’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse» remonte dans un sondage (43% de oui, 50% de non, GFS-SSR, 29 janvier). Or, les Sages luttent contre elle. En 2009 et 2010 déjà, deux initiatives «anti-étrangères» de l’UDC triomphent (contre les minarets, contre les étrangers criminels). Cela irait mieux pour Doris Leuthard. Le projet ferroviaire FAIF partirait gagnant (56% de oui, 28% de non). Pour Alain Berset aussi. L’initiative contre le financement de l’avortement par l’assurance maladie de base pourrait couler (58% de non, 36% de oui). Gare aux surprises!

Combien de Conseillers fédéraux? Deux Commissions du Parlement les imaginent à 9 (et non plus à 7). Il y aura large consultation. A la fin, peuple et cantons trancheront. Cela garantirait mieux deux sièges à la Suisse romande, un autre à la Suisse italienne et romanche. Rappel ! 34 des 115 premiers Conseillers fédéraux sont francophones (Burkhalter et Berset aujourd’hui). 7 autres sont italophones (Flavio Cotti, en 1986-99, est le dernier). Un seul est romanche (Felix Calonder, en 1913-20). Jusqu’à présent, toutes les tentatives de changer échouent. Les initiatives de 1900 et 1942 pour l’élection par le peuple – avec 9 Sages – sont refusées.

Enfin, le projet d’interdire aux Conseillers fédéraux des mandats rémunérés juste après leur démission subit un coup de frein. Le Conseil national dit oui, une Commission du Conseil des Etats répond non. Un Code de conduite suffirait. Ce monument résiste

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Inde, Chine, Russie: Burkhalter et Schneider-Ammann devront s’accrocher

La Suisse de Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, pour diversifier ses relations internationales, doit s’accrocher. C’est plus dur que prévu. Voyez l’Inde de Pranab Mukherjee et Manmohan Singh. C’est la dixième économie mondiale, la deuxième nation la plus peuplée. Eh bien, la conclusion d’un accord de libre-échange tarde. Les intérêts de l’industrie pharmaceutique suisse et ses brevets y sont pour une part. La proximité d’élections en Inde y ajoute. L’évasion de capitaux indiens fiscalement non déclarés vers des banques suisses irrite («Bund» et «Tages-Anzeiger», 23 et 25 janvier). Bref, il reste du travail

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Initiative UDC menacée. Freysinger, Perrin et Poggia divisés. Partis «du milieu» désunis?

L’initiative de l’UDC Christoph Blocher «contre l’immigration de masse», le 9 février, peut-elle couler? Un sondage non publié de l’institut GFS pour « economiesuisse » confirmerait ses difficultés (35% de oui, 54% de non, «Bund» et «Tages-Anzeiger» du 25 janvier). Il rejoindrait deux sondages précédents (36% de oui, 53,5% de non, selon Isopublic ; 37% de oui, 55% de non, selon GFS-SSR). Du coup, l’équilibre entre les deux camps bougerait peu

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Tessin de Motta? Tessin de Bignasca et Maspoli? Ce 9 février est un symbole.

9 février: attention danger! Certains redoutent une cassure sur l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse». La Suisse italienne – celle de la Ligue des Tessinois et de l’UDC – pourrait voter «oui» contre le reste du pays.

Certains indices, dont l’appui des Verts tessinois à l’initiative, le suggèrent. La pression des travailleurs frontaliers d’Italie y pousse (près de 60’000 personnes, «Neue Zürcher Zeitung» du 22 janvier). Une acceptation de l’initiative, avertissent ses adversaires, susciterait une crise sérieuse entre la Suisse et l’Union européenne (UE).

Ce clivage entre la Suisse italienne et le reste du pays en politique internationale est récent. En 1991, la naissance de la Ligue des Tessinois de Giuliano Bignasca et Flavio Maspoli (aujourd’hui décédés) l’annonce. Certes, en mai 1992, le Tessin appuie l’adhésion de la Suisse au FMI et à la Banque mondiale. Mais, en décembre, il précipite le rejet de l’Espace économique européen (seuls Bâle et Suisse romande approuvent). Puis, le Tessin vote souvent «non». En face, la Suisse romande et la majorité, fréquemment, répondent «oui» (ONU en 2002, accords bilatéraux Suisse-UE). Bref, les «sœurs latines» se séparent. En 1920, au contraire, Suisse romande et Tessin font accepter ensemble la Société des nations (SDN). Le Conseiller fédéral tessinois Giuseppe Motta mène le combat

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Le chef PDC Lombardi vise le "milieu" et avertit le chef libéral-radical Müller.

Filippo Lombardi! Le nouveau chef du groupe démocrate-chrétien des Chambres fédérales, c’est lui. Aucun concurrent ne lui fait barrage. Conseiller aux Etats tessinois dès 1999, président remarqué de la Chambre des cantons en 2012-2013, homme de médias extraverti, Lombardi devient l’un des politiciens les plus influents de la scène fédérale. Il succède au Fribourgeois Urs Schwaller.

Avec Filippo Lombardi, où va le PDC ? Il devrait poursuivre sa concertation avec d’autres partis «du milieu» («SonntagsBlick» et «SonntagsZeitung» du 19 janvier). La priorité va au Parti bourgeois démocratique (PBD). Lombardi envisage un groupe parlementaire commun, moins une fusion. Aujourd’hui, ils occupent deux sièges du Conseil fédéral (la PDC Doris Leuthard et la PBD Eveline Widmer-Schlumpf). En plus, le PDC fait groupe commun avec les Evangéliques. Un temps, ce groupe incluait aussi les Verts libéraux.

Et les libéraux-radicaux? Lombardi les compte parmi les partis «du milieu». Mais leur président Philipp Müller aime peu le PBD et sa ministre. Pour 2015, il approuve de larges alliances avec l’UDC de Christoph Blocher. Du coup, Lombardi avertit. Ce virage à droite pourrait avoir des effets sur la composition du Conseil fédéral. Avec Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, les libéraux-radicaux, selon certains, seraient surreprésentés. Un UDC (Ueli Maurer) et deux socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset) complètent le Collège. Bref, avec Lombardi, les scénarios changent peu. Depuis 2007 et 2011, la gauche et le «milieu» (sans les libéraux-radicaux) exercent une fragile domination. Gare à 2015!

Europe: 10 pays sur 28 font une Grande Coalition". Pas loin, la Suisse de Burkhalter.

Fait-elle école, la Suisse des «formules magiques»? 10 des 28 Gouvernements – dans les pays de l’Union européenne (UE) – pratiquent la «grande coalition» gauche-droite («Le Monde» du 9 janvier).

Dans cinq, la gauche pilote l’Exécutif (Belgique, Italie, Autriche, République tchèque, Roumanie). Dans cinq autres, c’est la droite (Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg, Grèce, Finlande). Ailleurs, le Gouvernement est carrément de gauche ou de droite

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