Maurer, président 2013! Burkhalter, président 2014! Voici où l’on devrait gagner.

Ueli Maurer, président UDC de la Confédération en 2013! Didier Burkhalter, président libéral-radical en 2014! C’est sur les relations de la Suisse avec l’Europe et le monde que le changement s’annonce palpable («Neue Zürcher Zeitung» des 17 et 21 décembre). On pourrait y gagner.

Soyons clair: le président Ueli Maurer, en 2013, respecte plutôt bien les règles de collégialité. On note peu d’écarts flagrants. C’est au détour d’avertissements que l’on retrouve le lieutenant de Christoph Blocher: contre une concentration de la politique étrangère sur l’Union européenne (UE), contre le «diktat» des grandes puissances, contre les « juges étrangers », contre le péril d’immigration. Mais le Zurichois, homme d’un parti jugé isolationniste, se lance tout de même dans une dizaine de voyages à l’étranger. Il va à l’ONU – refusée par l’UDC. En Chine, il fait sursauter en proposant d’oublier la répression de Tianan men de 1989. Pour le premier président «blochérien», le péril reste limité.

Du coup, la présidence 2014 du libéral-radical Didier Burkhalter réconforte. Le Neuchâtelois, lui, ne sous-estime pas l’Union européenne. Quel que soit le poids des Etats-Unis, de la Chine, de la Russie et d’autres acteurs, l’UE reste le partenaire irremplaçable de la Suisse. On le vérifie tant sur les initiatives anti-immigration (UDC, ECOPOP) que sur la rénovation des relations bilatérales. De nouveaux blocages ne sont pas exclus. En cas de succès comme en cas de pépin, un Didier Burkhalter paraît mieux équipé pour faire face qu’un Ueli Maurer. Parions?

Ueli Maurer sur Wikipedia
Didier Burkhalter sur Wikipedia

Europe, migrations: Burkhalter, pour gagner, forme des trios de Sages.

Didier Burkhalter – président de la Confédération pour 2014 – affirme la cohésion du Gouvernement. Pour faire face, le libéral-radical forme des trios de Sages.

Voyez l’Union européenne (UE). Burkhalter s’y associe avec la PBD Eveline Widmer-Schlumpf et le socialiste Alain Berset. La lutte porte sur les relations institutionnelles Suisse-UE (sans abandon de souveraineté), la fiscalité de l’épargne et la culture. Elle est rude

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Pelli part. Lombardi fonce. On recherche conseiller fédéral de langue italienne.

Qui deviendra le huitième conseiller fédéral de langue italienne? Ce ne sera pas le libéral-radical tessinois Fulvio Pelli. Après 18 ans de Conseil national, il part. Longtemps, le favori, c’est lui. Son nom est évoqué lors de successions libérales-radicales. Mais le Parlement en élit d’autres: Hans-Rudolf Merz en 2003 (pour Kaspar Villiger), Didier Burkhalter en 2009 (pour Pascal Couchepin), Johann Schneider-Ammann en 2010 (pour Merz). Bizarrement, le nom de Pelli s’efface avant l’élection («Tribune de Genève» et «24 Heures» du 10 décembre). Rappel: le PDC Flavio Cotti est le septième et dernier Conseiller fédéral de langue italienne (1986-1999)

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Germann, Hêche et Comte lancent le vote électronique. Conflit en vue?

Visez le Conseil des Etats. Dès mars, il devrait passer à son tour au vote électronique. Ce sera la mission de sa présidence.

L’UDC schaffhousois Hannes Germann en est l’actuel président, le socialiste jurassien Claude Hêche le premier vice-président, le libéral-radical neuchâtelois Raphaël Comte le deuxième. Au début, seuls les scrutins les plus importants seront publiés. Rappel: le Conseil national se met au vote électronique dès 1994.

Les Conseillers aux Etats – en abandonnant le vote à main levée – perdront-ils de leur indépendance face aux partis? Des opposants au vote électronique le redoutent. Pour d’autres, cette «politisation» de la Chambre est déjà en marche («Neue Zürcher Zeitung» du 15 septembre 2012). Le renforcement socialiste et l’arrivée de figures influentes y contribuent (ex: Paul Rechsteiner, président de l’Union syndicale, Christian Levrat, président du Parti socialiste). Le vote électronique affermirait la discipline des groupes. A surveiller.

Du coup, les compositions divergentes des Chambres seraient plus tranchantes. Aujourd’hui, les Conseillers aux Etats sont souvent élus au système majoritaire (Neuchâtel et Jura: à la proportionnelle). L’UDC, premier parti, y perd (5 sièges sur 46, l’indépendant Thomas Minder s’y associe). Le reste va aux libéraux-radicaux (11), au PDC (13), au PBD (1), aux Verts libéraux (2), aux Verts historiques (2), aux socialistes (11). Bref, les gagnants sont surtout «au milieu», moins à gauche. Le Conseil des Etats en devient parfois plus ouvert que le Conseil national (élu à la proportionnelle). Il y a là un potentiel de conflit. Le vote électronique peut-il l’aggraver? On va voir.

Bousculée, Widmer-Schlumpf? Menacé, Burkhalter? Protégé, Schneider-Ammann?

Eveline Widmer-Schlumpf aux Finances! Didier Burkhalter aux Affaires étrangères! Johann Schneider-Ammann à l’Economie, à la Formation et à la Recherche! Trois des Conseillers fédéraux les plus exposés dans les négociations internationales, ce sont eux. Eveline Widmer-Schlumpf (du PBD) est bousculée. Le Conseil national rejette une convention Suisse-France sur les successions jugée trop favorable à la France. Il y a peu, le même Conseil national refusait d’appuyer un accord Suisse-Etats-Unis sur le règlement de conflits fiscaux et bancaires. Reste à vérifier si ces actes d’autorité du Parlement renforcent, ou non, la position suisse. A surveiller.

Sur Didier Burkhalter (libéral-radical, président de la Confédération en 2014), la pression est forte. Plusieurs votes populaires menacent la libre-circulation des personnes et d’autres accords avec l’Union européenne (initiative contre l’immigration de masse de l’UDC ce 9 février, initiative ECOPOP, accord sur la Croatie). Ils pourraient freiner une relance des accords bilatéraux (avec consultation de la Cour européenne de Justice en cas de litige). Il y a danger.

Johann Schneider-Ammann (autre libéral-radical) est-il protégé? Le Conseil national approuve l’accord de libre-échange Suisse-Chine – sans exiger le référendum. Or, les droits humains en Chine font débat. Un accord Suisse-Inde est proche. Lui inquiète l’industrie pharmaceutique pour cause de propriété intellectuelle. En même temps, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) – parfois paralysée – réussit une percée. Alors? La diplomatie commerciale marche-t-elle mieux que le reste? A confirmer.

Le Romanche redresse la tête. Martin Candinas monte au front. Il y a du travail.

Bonne nouvelle pour la Suisse aux quatre langues! Les Romanches créent un groupe parlementaire fédéral. Martin Candinas, démocrate-chrétien des Grisons, le préside. C’est un élu prometteur. La Ligue romanche, la Conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf (Grisonne alémanique) et la Chancelière Corina Casanova (Grisonne romanche) appuient. Tout cela coïncide avec le 75e anniversaire de la reconnaissance par le peuple suisse du romanche comme quatrième langue nationale en 1938 – reconnaissance renforcée en 1996

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Mandela! Suisse indulgente sur l’apartheid? Leur relation est un mystère.

Nelson Mandela, libérateur de l’Afrique du Sud de l’apartheid, meurt à 95 ans. Il y a un mystère entre lui et la Suisse. Parmi les démocraties industrielles, la Suisse officielle rechigne à faire pression sur les chefs blancs de l’apartheid pour en finir avec ce régime raciste (en place entre 1948 et 1994).

Certes, dès 1968, la Suisse condamne l’apartheid. Dès 1974, la Banque nationale suisse impose un plafond à des exportations de capitaux. On prend des mesures contre les exportations d’armes – mesures contournées, selon certains.

Mais la Suisse officielle s’associe peu ou pas aux sanctions de la Communauté internationale (comme celles de 1985-1986). Un groupe de chercheurs présidé par l’historien Georg Kreis, travaillant pour le Fonds national de la recherche scientifique, se voit refuser l’accès à des archives «sensibles» (rapport publié en 2007). Il y a des coups de frein

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