Angela Merkel fait une visite très observée. Le climat avec l’Allemagne est plus frais

29.04.2008

Angela Merkel, première Chancelière d’Allemagne, fait en Suisse une visite officielle très observée. Elle y voit Pascal Couchepin, Micheline Calmy-Rey, Moritz Leuenberger, Hans-Rudolf Merz. Et le climat change. Dans l’après-guerre, ce climat est chaleureux. L’Allemagne, qui sort de la période hitlérienne, fait preuve d’humilité. Ses chanceliers et présidents cherchent en Suisse une caution de bonne démocratie. C’est le temps où le Chancelier Konrad Adenauer affirme lire davantage la « Neue Zürcher Zeitung » que les journaux allemands. Ces relations déférentes se poursuivent avec la plupart de ses successeurs immédiats : Ludwig Erhard, Kurt Georg Kiesinger, Willy Brandt, Helmut Schmidt, Helmut Kohl. Brandt et Schmidt sont socio-démocrates (SPD), les autres chrétiens-démocrates (CDU)

Le ton change avec l’arrivée de Gerhard Schröder (SPD, dès 1998), puis d’Angela Merkel (CDU, dès 2005). Cette nouvelle Allemagne est moins humble. Quand il y a désaccord, elle le dit crûment. Ainsi, elle ne cache pas sa mauvaise humeur au sujet de l’accord gazier conclu entre la Suisse et l’Iran. Il ne faut pas trop compter sur elle pour débloquer le conflit sur les vols d’avions autour de l’aéroport de Zurich-Kloten. Concernant l’évasion fiscale et le secret bancaire, l’Allemagne laisse jouer l’Union européenne – qui joue dur.

Il est vrai que l’itinéraire d’Angela Merkel – qui passe par Hambourg et l’ex-Allemagne de l’Est – se situe assez loin de la Suisse. Mathématicienne et physicienne de formation, cette fille de pasteur affiche une vision « rationnelle » des relations internationales. Il y aura peu de cadeaux.

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