Christian Levrat veut pouvoir virer des ministres. Samuel Schmid, lui, compte ses amis

05.08.2008

Christian Levrat – président du Parti socialiste suisse – propose une procédure de destitution pour les Conseillers fédéraux en place. Le Fribourgeois songe aux magistrats qui négligent grossièrement leurs fonctions. Il assure ne pas viser le ministre de la Défense Samuel Schmid, empêtré dans l’affaire du chef démissionnaire de l’armée Roland Nef. Les Verts et l’UDC si. Mais Toni Brunner, président de l’UDC, a une autre idée. Il n’élira Samuel Schmid ni à la vice-présidence du Conseil fédéral pour 2009, ni à la présidence pour 2010

La Suisse est l’une des seules démocraties à ne pas connaître de procédure de destitution des ministres. Le Parlement les désigne pour quatre ans. Personne ne peut les contraindre à partir avant. Il y faut des pressions indirectes. C’est comme cela que l’on pousse dehors : en 1917, Arthur Hoffmann (impliqué dans une paix séparée entre Allemagne et Russie), en 1944, Marcel Pilet-Golaz (jugé complaisant à l’égard de l’Allemagne nazie), en 1966, Paul Chaudet (pour des dépassements de crédits touchant des avions « Mirage »), en 1989, Elisabeth Kopp (à cause d’affaires concernant son avocat de mari). Si la pression échoue, le ministre reste quatre ans.

Samuel Schmid semble d’ailleurs disposer dans l’opinion d’un soutien solide. Un sondage publié le 27 juillet étonne : si 65% des gens trouvent son attitude « faible » dans l’affaire Nef, 71% estiment qu’il n’a aucune raison de démissionner. Une semaine plus tard, 54% des personnes estiment que l’armée ne souffre d’aucune crise. Entre-deux, lors de la Fête nationale du 1er août, la population réserve au Bernois un accueil très cordial. Samuel Schmid peut voir venir.