Christiane Langenberger: le féminisme de centre-droit perd un porte-drapeau

14.10.2007

Christiane Langenberger – porte-drapeau du féminisme de centre-droit – abandonne le Parlement fédéral après 12 ans de règne. Elle y fait le Conseil national (1995-1999) comme le Conseil des Etats (1999-2007). Radicale vaudoise dans un parti qui fut tiède pour la cause des femmes, elle doit lutter pour vaincre. Le défi y est bien plus rude que dans un parti de gauche. Pour gagner, Christiane Langenberger passe par l’Association suisse pour les droits de la femme. Cette organisation joue un rôle décisif dans l’introduction du suffrage féminin et d’autres droits. Bilingue, connaissant bien la Suisse, la Vaudoise en fait un tremplin

1998 : le radical Jean-Pascal Delamuraz, Conseiller fédéral vaudois mythique, démissionne et meurt quelques mois plus tard. Christiane Langenberger se pose en candidate à la succession. D’autres poids lourds radicaux sont sur les rangs : le Valaisan Pascal Couchepin, le Neuchâtelois Claude Frey, plus Gilles Petitpierre, Neuchâtelois « exilé » à Genève, qui rapatrie son domicile dans son canton d’origine. A Genève, la socialiste Ruth Dreifuss lui barre la route. Ce n’est qu’en 1999 que cet empêchement cantonal sera aboli. La concurrence, pour la Vaudoise, est donc rude.

Finalement, Christiane Langenberger s’en tire bien. Elle fait une bonne campagne. Le groupe radical la propose au Parlement à choix avec Pascal Couchepin – qui est élu. Au Conseil national, puis au Conseil des Etats, la Vaudoise tient bien sa partie. En 2003-2004, elle préside le Parti radical suisse. Pas plus que d’autres, elle ne parvient à enrayer l’effritement quasi-continu, depuis 1979, du parti fondateur de la Suisse moderne. Mais Christiane Langenberger aura marqué sa griffe.