Christoffel Brändli, entre "article santé" et Eveline Widmer-Schlumpf, souffre

22.05.2008

Christoffel Brändli – UDC grison et président du Conseil des Etats – fait face à deux défis redoutables. Président des assureurs maladie de « santésuisse », Brändli mène une campagne difficile, ce 1er juin, en faveur du nouvel article constitutionnel sur l’assurance-maladie. Ses partisans en espèrent un coup de pouce pour la concurrence entre assureurs et fournisseurs de prestations, une limitation des réglementations étatiques. Mais le camp du « oui » fond. Il se réduit, pour l’essentiel, à l’UDC, aux milieux patronaux, aux hôpitaux, aux assureurs. Le Parti démocrate-chrétien rejoint les adversaires. Il en va de même d’une douzaine de sections cantonales du Parti radical. Quant au Conseil fédéral, il soutient l’article – mais faiblement. Un récent sondage n’est pas rassurant (45% de non, 39% de oui)

En même temps, Brändli doit affronter la crise inouïe opposant l’UDC suisse à l’UDC grisonne et à la Conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf. Lui n’est pas aligné sur Christoph Blocher. Pendant longtemps, il réussit à maintenir des relations convenables avec toutes les parties. Maintenant, il relance l’idée – déjà évoquée par Samuel Schmid – d’une suspension de l’appartenance partisane des Conseillers fédéraux. Cela vaudrait pour Eveline Widmer-Schlumpf comme pour les autres Sages. Peut-être serait-ce là une porte de sortie. Mais peu y croient.

Conseiller d’Etat grison de 1983 à 1995, Conseiller aux Etats depuis 1995, fugitivement candidat au Conseil fédéral en 2000, Brändli est un grand défenseur des régions périphériques. Il inspirera la session décentralisée du Parlement fédéral à Flims dans les Grisons en 2006. Aujourd’hui, son autorité est mise à rude épreuve.