Christoph Blocher sait rebondir. Mais les avertissements se multiplient

08.07.2008

Christoph Blocher – personnalité majeure de la politique suisse des derniers 20 ans – est-il sur le déclin ? Pour le maître à jouer de l’Union démocratique du centre (UDC), les avertissements se multiplient. Le 12 décembre, le Parlement l’évince du Conseil fédéral et le remplace par Eveline Widmer-Schlumpf. Le 1er juin, le peuple balaie trois projets associés à l’UDC blochérienne – dont l’un sur les naturalisations. Pendant la campagne, Blocher apparaît en petite forme. Puis, un sondage annonce le premier recul de l’UDC depuis longtemps (23,3% des intentions de vote contre 28,9% des voix aux élections de 2007, « SonntagsZeitung » du 6 juillet)

Peut-être Blocher se met-il à faire des erreurs. Il favorise l’expulsion de la populaire Eveline Widmer-Schlumpf et de l’UDC des Grisons du parti suisse. Certains y voient une vengeance. Une dissidence modérée, le Parti bourgeois démocrate, émerge dans les Grisons, à Berne, à Glaris (avec 3,8% d’intentions de vote). La stratégie de Blocher concernant la prolongation de la libre-circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne (UE) et son extension à la Bulgarie et à la Roumanie étonne. Il soutient le lancement d’un référendum, puis y renonce, tout en reprochant au Parlement de lier deux questions en un seul « paquet ». Lui en voulait aux seules Bulgarie et Roumanie (or, l’UE rejette une libre-circulation « à la carte »). Tout cela provoque de la confusion dans une UDC blochérienne généralement alignée.

On ne pariera pas. Christoph Blocher sait rebondir. Entre le 12 décembre et le 1er juin, « son » UDC continue de progresser dans la plupart des élections cantonales. Mais il y a là comme une mise en garde.

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