Dick Marty, l’homme qui lutte contre les prisons de la CIA, rebondit, c’est un inclassable

18.11.2007

Dick Marty – inclassable Conseiller aux Etats – est brillamment réélu. C’est comme procureur que ce radical tessinois se fait d’abord un nom. Il s’occupe de crime organisé, de drogue. Entre 1989 et 1995, il fait un passage-éclair au Gouvernement cantonal. En 1995, le voici à la Chambre des cantons. Il y est un ardent défenseur de la Suisse italienne. Grâce à lui, le Parlement fédéral tient en 2001 sa première session décentralisée à Lugano (il en tient deux autres à Genève et à Flims dans les Grisons). Puis, Dick Marty contribue au choix de Bellinzone pour le nouveau Tribunal pénal fédéral. Il se passionne pour la lutte anti-torture, pour un statut nouveau des animaux (« les animaux ne sont pas des choses »). Tout l’intéresse

Depuis des mois, Dick Marty fait la chasse – au Conseil de l’Europe – aux prisons secrètes de la CIA. Il reproche à l’ONU et à l’Union européenne de tenir des « listes noires » de personnes – listes par très légales – pour lutter contre le terrorisme. Tout cela lui vaut des ennemis, mais également quelques amis. Il vient de recevoir le Prix 2007 de la Société pour les droits de l’homme. Le Tessin aussi montre qu’il apprécie.

Ce succès du radical Dick Marty au Conseil des Etats jouera un rôle certain, le 12 décembre, lors de la réélection du Conseil fédéral. On le sait peu favorable à l’UDC Christoph Blocher. En plus, radicaux et démocrates-chrétiens, presque égaux au Parlement, pourraient entrer en lutte pour l’un des sept sièges gouvernementaux (les radicaux en ont deux avec Pascal Couchepin et Hans-Rudolf Merz, le PDC un seul avec Doris Leuthard). Mais attention ! L’autre sénateur tessinois, le PDC Filippo Lombardi, est aussi reconduit. D’ici au 12 décembre, cela pourrait gronder.