Doris Leuthard triomphe dans l’opinion. Au Conseil fédéral, c’est plus rude

02.10.2007

Doris Leuthard ! Il arrive une drôle d’aventure à la seule Conseillère fédérale démocrate-chrétienne. Des sept Sages, c’est elle qu’une majorité de Suisses et de Suissesses désire réélire en tête (sondage GfS-SSR). Elle y recueille 88% de suffrages contre 79% à Micheline Calmy-Rey (socialiste), 77% à Samuel Schmid (UDC), 71% à Hans-Rudolf Merz (radical), 69% à Moritz Leuenberger (socialiste), 50% à Christoph Blocher (UDC), 41% à Pascal Couchepin (radical). Certes, elle n’est au pouvoir que depuis août 2006. Mais cette première place est flatteuse

En même temps, Doris Leuthard peine – au Gouvernement – à faire passer des dossiers difficiles. C’est le cas de l’adhésion de la Suisse au principe du « Cassis de Dijon » chère à l’Union européenne (UE). Cette adhésion pourrait exercer une forte pression à la baisse sur des prix excessifs en Suisse. Des produits venus de l’UE y aideraient. Problème : il s’agirait d’une adhésion unilatérale de la Suisse (non-membre de l’Union). La liste d’exceptions fait aussi l’objet de débats acharnés.

L’idée était lancée par l’ancien ministre de l’économie Joseph Deiss. Doris Leuthard la reprend de volée. Le PDC, leur parti, fait de la lutte contre la vie chère un thème de pointe. Mais le projet est retardé. Au Conseil fédéral, on est partagé. L’UDC Blocher serait le plus opposé. Et puis, le PDC, à l’Exécutif, n’a plus qu’une voix sur sept (Doris Leuthard justement). Au temps de la précédente « formule magique » (1959-2003), il en avait deux. C’était plus facile de créer des majorités. C’est dire l’importance des élections du Parlement (ce 21 octobre) et du Gouvernement (ce 12 décembre). Doris Leuthard moins seule, presque tout changerait.