Eugen David, brillant sénateur, montre qu’on peut gagner contre les "blochériens" durs

Eugen David réélu au Conseil des Etats ! Après 20 ans de Parlement fédéral, ce brillant démocrate-chrétien saint-gallois sait toujours se battre. Avec la connivence de la radicale Erika Forster et de la plupart des partis de son canton, il bloque l’entrée du Sénat au jeune et remuant vice-président de l’UDC suisse Toni Brunner – un proche de Christoph Blocher. C’est un exploit. Car, au premier tour du 21 octobre, Toni Brunner sort en tête. Depuis, à Saint-Gall, c’est le branle-bas. Le mot d’ordre est : « Tout sauf Toni Brunner»

Il est brillant, Eugen David. Ce centriste pro-européen débarque au Conseil national en 1987. Vite, on songe à lui pour le Conseil fédéral. Mais il résiste. Lui se sent plus parlementaire que gouvernant. En mars 1999, la succession d’Arnold Koller et de Flavio Cotti se fait donc sans lui. Ruth Metzler et Joseph Deiss sont élus. A fin 1999, David passe aux Etats. En 2003, Ruth Metzler est évincée par l’UDC Blocher. Le PDC n’a plus qu’une voix à l’Exécutif (Doris Leuthard, aujourd’hui). 2007 sent la revanche. David y fait trébucher le blochérien Brunner. C’est son dernier grand coup.

La preuve est faite : on peut gagner contre les « durs » de l’UDC. A Zurich aussi, la Verte libérale Verena Diener – toujours pour le Conseil des Etats – met au tapis le président sortant de l’UDC suisse, Ueli Maurer. Conséquence : l’UDC – avec 7 sénateurs sur 46 – reste sous-représentée à la Chambre des cantons. 15 PDC et 12 radicaux la dominent. Suivent 9 socialistes, 2 Verts, une Verte libérale. Cet équilibre diffère beaucoup de celui du Conseil national – où les blocs UDC et socialiste-vert sont prépondérants. L’autre victoire d’Eugen David, la voilà.