13.12.2007
Eveline Widmer-Schlumpf, oui ! Christoph Blocher, non ! Le Parlement fédéral met en scène là un fameux coup de théâtre. L’arrivée au Gouvernement central de cette talentueuse Conseillère d’Etat grisonne est un événement de première grandeur. En 2004, c’est elle – comme présidente de la Conférence des directeurs cantonaux des finances – qui mène le combat victorieux contre un « paquet fiscal » fédéral empiétant sur les cantons. UDC centriste, elle crée des liens avec la quasi-totalité des familles politiques. Son UDC grisonne est héritière de l’ancien Parti démocrate – qui fut une dissidence de gauche des radicaux. Dans les Grisons comme dans les milieux confédéraux, l’autorité d’Eveline Widmer-Schlumpf est au zénith
C’est naturellement vers elle que les partisans d’une éviction de l’UDC Christoph Blocher du Conseil fédéral se tournent. Ce sont des démocrates-chrétiens, des socialistes, des Verts. Eveline Widmer-Schlumpf – fille de l’ancien Conseiller fédéral Léon Schlumpf – a le profil capable de les unir. On la sait capable de résister à la direction « blochérienne » de l’UDC suisse. L’UDC grisonne fait bloc derrière elle. Quelques jours plus tôt, le groupe UDC du Parlement – lui aussi dominé par les « blochériens » – avait écarté les élus grisons Brigitta Gadient et Hansjörg Hassler de commissions importantes. L’UDC grisonne en fut irritée et le fit savoir.
La tâche qui attend Eveline Widmer-Schlumpf est redoutable. Comme le Bernois Samuel Schmid, la Grisonne fait partie de la minorité « non-blochérienne » de l’UDC. Vexé, le groupe UDC du Parlement les exclut. Les deux Sages UDC, eux, souhaitent renouer les fils. Mais ce pourrait être dur et long.