Kurt Furgler, c’est l’âge d’or des démocrates-chrétiens. Voici peut-être le réveil

27.07.2008

Kurt Furgler – Conseiller fédéral hors norme qui vient de mourir – symbolise l’âge d’or du Parti démocrate-chrétien suisse. Cet âge d’or court de 1954 à 2003. Furgler y est tour à tour Conseiller national (1954-1971) et Conseiller fédéral (1971-1986). Le PDC y joue avec brio les pivots entre la gauche socialiste et la droite UDC-radicale

Quand Furgler arrive en 1954, tout reste à faire. Le Parti radical – fondateur de l’Etat fédéral – domine encore. En 1953-1954, il reconquiert une dernière fois une majorité au Gouvernement (soit 4 sièges sur 7). Mais le PDC – avec l’aide des socialistes – la brise en deux temps. Dès 1954, le Conseil fédéral est formé de 3 PDC, 3 radicaux et 1 UDC.

Dès 1959, 2 PDC y sont entourés de 2 socialistes, 2 radicaux et 1 UDC. Du coup, la droite UDC-radicale ne dicte plus sa loi. Au milieu, le PDC arbitre. Furgler en est une figure majeure. En 1963, il prend la présidence du groupe parlementaire PDC. En 1964, il pilote la commission sur les dépassements de crédits des avions Mirage qui fera chuter le Conseiller fédéral radical Paul Chaudet. En 1971, il fait le saut du Gouvernement. Avec son partenaire du PDC Roger Bonvin, Hans Hürlimann ou Alphons Egli, Furgler dispose là d’un levier de premier ordre.

Furgler parti, le déclin du PDC n’est pas immédiat. Mais l’effritement inquiète. En 2003, le PDC perd le siège de Ruth Metzler au Conseil fédéral au profit de l’UDC Christoph Blocher. En 2007, il se redresse. Puis, l’UDC – à la suite de divers coups de théâtre – sort du Gouvernement. Le PDC y joue son rôle. Il peut enfin compter sur Christophe Darbellay, président omniprésent, et Doris Leuthard, Conseillère fédérale médiatique. Est-ce le retour d’un âge d’or à la Kurt Furgler ? Il faudra voir.