Moritz Leuenberger affronte des combats torrides. Sans Blocher, il souffle mieux

29.01.2008

Moritz Leuenberger – Conseiller fédéral depuis 1995 et doyen de fonction – déboule avec des dossiers torrides. Et d’un, ce Sage socialiste et le Gouvernement tentent de lancer de nouvelles mesures pour le climat. On y trouverait une taxe de 50 centimes par litre d’essence ou de diesel. D’autres viseraient l’efficacité énergétique. Le produit des taxes serait redistribué à l’assurance maladie, voire à la lutte contre le réchauffement climatique. Mais des résistances, à droite par exemple, se lèvent

Et de deux, Moritz Leuenberger songe à faire de La Poste une société anonyme. Par contre, il maintient une libéralisation du marché postal plutôt lente – par rapport à l’Union européenne. Les prochaines étapes sont envisagées pour 2011, 2014 et 2017. Contrairement à d’autres socialistes, Leuenberger ne craint pas trop une certaine libéralisation du « service public ». Il est possible, pense-t-il, d’en éviter les dangers par des exigences légales. Mais il doit aussi tenir compte du quasi-succès, en 2004, de l’initiative « Services postaux pour tous ». Il s’agit d’être prudent.

Après l’éviction de l’UDC Christoph Blocher du Conseil fédéral, Moritz Leuenberger souffle mieux. Blocher lorgnait vers son imposant Département de l’Environnement, des Transports, de l’Energie et de la Communication (tout comme vers l’Intérieur du radical Pascal Couchepin). L’une des raisons de Moritz Leuenberger de se présenter pour une nouvelle élection à l’Exécutif était de mieux protéger son ministère des appétits du tribun. Blocher écarté, il peut voir la suite plus à l’aise. Moritz Leuenberger, à 61 ans (dont plus de 12 au Conseil fédéral), peut même tranquillement envisager sa succession. Mais ça, c’est une autre affaire.