22.07.2008
Samuel Schmid, patron de la Défense, suspend Roland Nef. Le chef de l’armée a jusqu’au 20 août pour répondre aux reproches liés à une affaire de harcèlement. Nef a fait l’objet d’une plainte – aujourd’hui retirée – de la part d’une ex-compagne. Certains détails en sont d’ailleurs odieux. Le 20 août, le Conseil fédéral – qui se réunit pour la première fois après la pause d’été – décidera ou non du licenciement de Nef. Mais Samuel Schmid est aussi ébranlé. Au moment de la nomination de Nef en 2007, le magistrat bernois omet de signaler ces démêlés judiciaires à ses collègues du Gouvernement. Du coup, des voix poussent Schmid vers la sortie. Cette semaine, des commissions parlementaires se saisissent du dossier
Cet orage tombe mal. Samuel Schmid et sa collègue Eveline Widmer-Schlumpf sont en conflit avec leur ancien parti, l’UDC. Ils rejoignent le nouveau Parti bourgeois démocrate, dont les premiers adhérents viennent de Berne, Grisons et Glaris. Ce nouvel acteur, pour grandir, a besoin de figures rayonnantes. Si Eveline Widmer-Schlumpf joue bien ce rôle, Samuel Schmid peut devenir un souci. L’UDC elle-même traverse une période de doute. Pour le nouveau parti, c’est une chance à saisir.
Et puis, Samuel Schmid est une personnalité attachante. En 2001, il gagne le dur combat pour les soldats armés à l’étranger. En 2003, il fait triompher la réforme « Armée XXI ». En 2005, il plaide à Tunis – en plein Sommet mondial de la société de l’information – pour la liberté d’expression. Et la télévision tunisienne le censure ! Aujourd’hui, il se bat en position délicate pour la poursuite des réformes militaires. Il n’empêche. Certains pourraient regretter Samuel Schmid.