Rudolf Strahm, "Monsieur Prix", s’en va. Le peuple a imposé ce surveillant

13.01.2008

Rudolf Strahm, Surveillant des prix, démissionne pour le milieu de 2008. En quatre ans, ce socialiste bernois aura beaucoup bataillé sur les prix de l’électricité, des médicaments, des dentistes, des notaires, des billets de cinéma, des réseaux câblés, etc. Mais son départ met les partisans de la Surveillance en alerte. Périodiquement, ses adversaires – UDC, radicaux, milieux patronaux, par exemple – tentent de l’affaiblir, voire de la supprimer

Elle a une longue histoire, la Surveillance des prix. En 1972-1978, elle surgit en version « conjoncturelle ». Il s’agit alors de lutter contre la surchauffe et l’inflation. Deux Surveillants s’y font un nom : le PDC Leo Schürmann et l’UDC Leon Schlumpf (futur Conseiller fédéral et père d’Eveline Widmer-Schlumpf). En 1978, tout s’arrête. Du coup, des consommateurs lancent une initiative pour rétablir la surveillance sous une forme « concurrentielle ». En 1982, cette initiative triomphe. En 1985, le Parlement tente de l’affadir. Mais, en 1991, une nouvelle initiative l’oblige à corriger. Quatre autres Surveillants déboulent : les PDC Odilo Guntern et Joseph Deiss (autre futur Conseillers fédéral), puis les socialistes Werner Marti et Rudolf Strahm.

Mais le niveau des prix en Suisse reste élevé. Seule, la Commission de la concurrence peine à la tâche. D’autres projets se heurtent à des résistances : importations « parallèles », application du principe du « cassis de Dijon » en vigueur dans l’Union européenne (des produits de l’Union serviraient de levier pour faire baisser les prix). Pour beaucoup, le mieux est donc de trouver un nouveau Surveillant ou une nouvelle Surveillante. Le combat de Rudolf Strahm continue.