17.07.2008
Rudolf Strahm – personnalité hors-série de la scène fédérale – va manquer. A 65 ans, ce socialiste bernois abandonne l’un de ses derniers grands mandats : la Surveillance des prix. Pendant plus de trois décennies, ce chimiste de formation est de tous les grands coups. Il fait ses armes dans la chimie bâloise et à la Conférence des Nations Unies sur la coopération et le développement (CNUCED). Il occupe des fonctions dirigeantes à la Déclaration de Berne, au Parti socialiste suisse, chez les Amis de la nature, dans les associations de locataires, enseigne dans les Universités, gère une société de conseils. En 1991, il fait le saut du Conseil national. En 2004, le Conseil fédéral le nomme Surveillant des prix
L’économie passionne Rudolf Strahm. Tout au long de sa carrière, il se plonge dans le développement des pays pauvres, la protection de l’environnement, la défense des locataires. Et il en fait des livres. Le dernier en date est un modèle du genre (« Warum wir so reich sind », éditions hep, Berne, en allemand). Chapitre après chapitre, Strahm souligne les forces du système, mais aussi ce que l’on peut faire mieux : croissance, chômage, formation, innovation, migrations, entreprises, marchés financiers, etc. Enfin, l’ouvrage, riche en commentaires ramassés et en graphiques « parlants », se lit avec aisance.
Chez les socialistes, Strahm fait plutôt partie de l’aile « libérale ». Mieux que d’autres, il s’arrange avec la « globalisation ». Selon lui, l’économie suisse est bien équipée pour l’affronter. Ce qui n’empêchera pas le Surveillant des prix Rudolf Strahm de batailler ferme pendant quatre ans contre la vie chère. On espère bien le revoir.