UDC "libéraux", Eveline Widmer-Schlumpf et Samuel Schmid affrontent une situation inouïe

16.12.2007

Eveline Widmer-Schlumpf et Samuel Schmid – Conseillers fédéraux de la minorité « libérale » de l’Union démocratique du centre (UDC) – affrontent une situation inouïe. Cette Grisonne et ce Bernois furent élus par le Parlement contre la volonté de la majorité « blochérienne ». Ils sont menacés de sanctions. C’est une « première »

Car bien d’autres Sages arrivent à l’Exécutif fédéral sans être candidats officiels. C’est le cas des radicaux Chuard (1919), Meyer (1929), Kobelt (1940) et Chevallaz (1973), des socialistes Tschudi (1959), Ritschard (1973) et Stich (1983), des PDC Bonvin (1962) et Hürlimann (1973). Avec la plupart, les choses se passent en douceur. Le moment de la surprise passé, ces magistrats « non officiels » retrouvent leurs places dans leurs partis. L’éviction de Lilian Uchtenhagen par Otto Stich en 1983 laissera, il est vrai, des traces.

Avec l’UDC, c’est différent. Ses premiers candidats officiels passent sans difficulté. Survient la division entre « blochériens » (majoritaires) et « libéraux » (minoritaires). En 2000, un premier incident crépite. Le Parlement écarte des candidats officiels « blochériens ». Et Samuel Schmid l’emporte. L’UDC « blochérienne » est furieuse, mais renonce à sévir. En 2003, l’élection de Christoph Blocher comme second magistrat UDC amortit le choc. Un nouvel incident explose ce 12 décembre. Le Parlement évince Blocher et lui préfère Eveline Widmer-Schlumpf. La majorité « blochérienne » décide de les punir, elle et Samuel Schmid. Certains y voient une réaction « totalitaire ». Pour Eveline Widmer-Schlumpf et Samuel Schmid, qui désirent renouer les fils, l’épreuve est inédite. Il s’agira de tenir ferme.

Portrait d’Eveline Widmer-Schlumpf sur Swiss Info