Philipp Hildebrand, Thomas Jordan et Jean-Pierre Danthine – ils forment à eux trois le Directoire de la Banque nationale suisse (BNS) – sont-ils sous-équipés pour combattre la hausse du Franc face à l’Euro et au Dollar
Ils peuvent bien abaisser des taux directeurs et annoncer l’augmentation de la masse monétaire, les effets paraissent faibles. A la seconde, ce n’est pas trop grave. Car l’économie suisse, dans l’ensemble, soutient le choc. Le chômage reste relativement bas. Mais attention ! Déjà, on observe de premières alertes.
Oui, il passe un rude moment, le Directoire de la BNS. Plusieurs coups durs se succèdent. Le sauvetage de l’UBS le met à forte contribution. La lutte contre la cherté du Franc et la volatilité des monnaies lui valent des pertes. Le président du Directoire Philipp Hildebrand, lui surtout, fait l’objet de critiques. Parmi les voix les plus véhémentes, on remarque celles du Zurichois Christoph Blocher (chef-stratège de l’UDC), du Valaisan Peter Bodenmann (ex-président du Parti socialiste suisse) ou du Saint-Gallois Eugen David (« tête » du PDC). Des appels à la démission crépitent. Depuis la création de la BNS en 1907, c’est peut-être l’un de ses plus sérieux orages.
Le Conseil fédéral n’est pas à la fête non plus. Certains reprochent au Bernois Johann Schneider-Ammann, ministre libéral-radical de l’Economie, de « laisser faire ». Il s’y mêle des arrière-pensées tactiques sur la réélection du Gouvernement par le Parlement le 14 décembre. L’un des deux sièges libéraux-radicaux pourrait être un enjeu (l’autre siège est détenu par le Neuchâtelois Didier Burkhalter). Cet été, décidément, n’est pas tranquille.