Caspar Baader, le Bâlois de la Campagne? Jean-François Rime, le Fribourgeois? Qui, lors de l’élection du Conseil fédéral par le Parlement du 14 décembre, prendra un deuxième siège pour l’Union démocratique du centre (UDC)? Baader et Rime seraient des candidats naturels. L’un est président du groupe parlementaire UDC, l’autre vice-président. Tous deux s’affichent proches de Christoph Blocher, le chef-stratège du parti. Mais l’UDC, depuis qu’elle est blochérienne, peine à imposer ses candidats officiels
Avant, c’est plus facile. Entre 1929 et 1987, le Parlement élit tous les candidats officiels UDC (Minger, von Steiger, Feldmann, Wahlen, Gnägi, Leon Schlumpf, Ogi). Puis, l’influence de Blocher grandit, l’UDC aussi (11% des voix en 1987, 28,9% en 2007). Mais les candidats officiels blochériens ne gagnent que deux fois (Blocher en 2003, Ueli Maurer en 2008). Le Parlement leur préfère souvent des non-blochériens (ex : Samuel Schmid en 2000, Eveline Widmer-Schlumpf en 2007, eux passeront au Parti bourgeois démocratique PBD).
Baader et Rime, le 14 décembre, feraient-ils mieux ? Au Parlement, le ton parfois cassant de Baader semble inégalement apprécié. En 2010, Rime fait bonne figure face à la socialiste Simonetta Sommaruga et au libéral-radical Johann Schneider-Ammann. Sont à élire le 14 décembre Doris Leuthard (PDC), Widmer-Schlumpf (PBD), Maurer (UDC), Burkhalter (lib-rad), Sommaruga (soc), Schneider-Ammann (lib-rad), la succession Calmy-Rey (soc). De tous, Widmer-Schlumpf, Burkhalter et Schneider-Ammann seraient les plus exposés. Mais, pour Baader et Rime aussi, l’épreuve sera rude.