Andreas Gross, à la veille des élections fédérales du 23 octobre, combat plume à la main. Socialiste, politologue, le Conseiller national zurichois y convie des voix de presque partout (à lire : « Ueber den Herbst hinaus », Editions le Doubs, St-Ursanne). Deux thèmes forts, parmi d’autres, émergent
Et d’un, dotons la Suisse d’un Conseil fédéral « à petite concordance » – sans l’UDC. En 2007, Gross est l’un des plus ardents à évincer Christoph Blocher, stratège de l’UDC, du Gouvernement. Selon lui, l’UDC « blochérienne » est inapte à une concordance sur le fond. Blocher est remplacé par Eveline Widmer-Schlumpf. En 2008, le blochérien Ueli Maurer, ex-président de l’UDC, n’est élu à l’Exécutif que pour une voix (face à Hansjörg Walter, président de l’Union suisse des paysans). La prochaine épreuve est fixée au 14 décembre. Le Parlement y élit le Gouvernement. L’UDC tentera de déloger Eveline Widmer-Schlumpf et de placer un second blochérien.
Et de deux, rejetons l’initiative de l’UDC pour l’élection du Conseil fédéral par le peuple. Certes, la gauche, en 1900 et 1942, défend deux initiatives du même genre (refusées). Alors, les socialistes sont absents du Conseil fédéral. Ils y entrent peu après (un Sage en 1943-1953, deux dès 1959). Avec une UDC populiste disposant d’un « budget publicitaire illimité », cette élection du Gouvernement par le peuple serait aujourd’hui une « simulation de participation ». Le socialiste vaudois Pierre-Yves Maillard, l’un des favoris à la succession de Micheline Calmy-Rey, y est pourtant favorable. Pour Andreas Gross, c’est une raison de s’en méfier.