«Nous savons ce que le Peuple veut». C’est Christophe Darbellay, président du Parti démocrate-chrétien (PDC), qui le proclame
«Parce que nous gagnons plus de 80% des votations populaires et décidons plus de 90% des décisions au Parlement». Pourtant, le PDC se tasse. Ainsi, il tombe de 21,3% à 14,4% des voix entre 1979 et 2003. Il passe alors du troisième au quatrième rang. Du coup, il perd l’un de ses deux sièges au Conseil fédéral (Ruth Metzler est évincée par l’UDC Christoph Blocher). Certes, le PDC remonte à 14,5% en 2007. Mais certains sondages et simulations lui prédisent une nouvelle baisse pour les élections du 23 octobre. A voir.
Malgré cela, les idées lancées par ce PDC revu et diminué se retrouvent souvent dans les choix du Peuple et du Parlement. Là, son bilan est meilleur que ceux de l’UDC et des socialistes (les deux premiers partis). Les libéraux-radicaux (le troisième) font mieux, eux aussi. En politique fédérale, libéraux-radicaux et PDC donneront longtemps le ton (en très gros : les libéraux-radicaux de 1848 à 1954, le PDC de 1954 à 2003). Aujourd’hui, leurs troupes déclinent. Mais, à la fin, leurs visions restent largement celles d’une majorité de Suissesses et de Suisses. Drôle, non?
Pour le PDC de Christophe Darbellay (comme pour les libéraux-radicaux de Fulvio Pelli), c’est là une raison de persévérer. En même temps, il est irritant d’assister à l’érosion de ses troupes au profit de rivaux de droite (ex : l’UDC), du centre (ex: Verts libéraux, Parti bourgeois démocratique PBD), voire de gauche (ex: socialistes, Verts) – qui y changeront peu. Ce cap est décidément rude à passer.