Pascale Bruderer, socialiste argovienne! Karin Keller-Sutter, libérale-radicale saint-galloise! Toutes deux sont élues au premier tour au Conseil des Etats. Ce sont deux des premiers chocs des élections fédérales de 2011
Ils corrigent, en partie, le recul redouté des femmes au Parlement. Le péril est aigu à la Chambre des cantons. L’augmentation des élues y subit déjà plusieurs coups d’arrêt. On y trouve une femme en 1971, aucune en 1975, 3 en 1979 et 1983, 5 en 1987, seulement 4 en 1991, 8 en 1995, 9 en 1999, 11 en 2003, mais 10 en 2007 (le Conseil des Etats passe en 1979 de 44 à 46 membres). Pour les femmes, on ne vérifie aucune progression continue.
Ces deux victoires sont obtenues de haute lutte. En Argovie, Pascale Bruderer – ancienne présidente du Conseil national – prend un siège tenu jusqu’ici par un homme UDC (Ulrich Giezendanner, proche de Christoph Blocher, tentait de succéder à Maximilan Reimann, plus indépendant). A Saint-Gall, Karin Keller-Sutter – Conseillère d’Etat dans son canton – défend avec succès la place longtemps occupée par sa coreligionnaire libérale-radicale Erika Forster. Elle réunit plus de voix que Toni Brunner, président de l’UDC suisse. Incidemment, Pascale Bruderer et Erika Forster piloteront de concert les Chambres fédérales en 2009-2010.
Les deux gagnantes sont pressenties pour le Conseil fédéral lors des successions de Moritz Leuenberger et Hans-Rudolf Merz en 2010. Pascale Bruderer décline l’offre, mais Karin Keller-Sutter se lance dans la course. Finalement, Simonetta Sommaruga et Johann Schneider-Ammann l’emportent. Partie remise?