Simonetta Sommaruga – première ministre socialiste de Justice et Police – est dans une situation piquante. Elle se bat pour faire triompher l’autorité parentale conjointe des parents divorcés et des parents non mariés sur leurs enfants
Aujourd’hui, cette autorité parentale n’est en principe accordée qu’à l’un des parents. C’est souvent la mère. Quand les parents ne sont pas conjoints, seule la mère peut exercer l’autorité. Avec la réforme, l’égalité femmes-hommes serait mieux assurée. Du coup, les droits des pères, par exemple, s’en trouveraient consolidés. Il s’agit là d’une revendication de longue date des associations de pères divorcés.
Bref, Simonetta Sommaruga, ici, se bat d’abord pour la cause des hommes. Car l’autorité parentale fait partie de ces domaines où les hommes peuvent partir désavantagés (autre exemple : l’âge de la retraite). Pour les contributions d’entretien, c’est différent. Là, c’est fréquemment le parent exerçant le droit de garde sur l’enfant, souvent la femme, qui en subit les insuffisances. Une autre réforme devrait suivre en 2012.
A peu de semaines de l’élection du Gouvernement par le Parlement (le 14 décembre), Simonetta Sommaruga paraît en bonne posture. Les difficiles dossiers de Justice et Police – asile, migrations, sécurité, criminalité sur Internet, etc – ne la font pas trébucher. Pour la première non-juriste à sa tête depuis longtemps, ce n’est pas rien. Musicienne et linguiste, experte en protection des consommateurs, ex-membre de l’Exécutif de la commune bernoise de Köniz, le parcours de Simonetta Sommaruga est décidément singulier.