Concordance sur le fond: l’UDC de Blocher peine, Rime et Walter souffrent.

L’UDC de Christoph Blocher – premier parti suisse avec 26,6% des voix – retrouvera-t-elle le 14 décembre son deuxième siège au Conseil fédéral

Tout se passe, pour une partie du Parlement, comme si l’UDC ne remplissait plus tous les critères pour participer au Gouvernement. Ces critères parlent de concordance sur le fond. Ainsi, le PDC de Josef Zemp entre au Conseil fédéral dès 1891, les socialistes d’Ernst Nobs dès 1943. Pour y arriver, l’un se rallie à l’Etat fédéral, l’autre à la Défense nationale – entre autres choses.

Pour l’UDC, l’ordre est inversé. En 1929, Rudolf Minger entre sans crise au Gouvernement. Tout change avec Christoph Blocher. Vers 1990, le style devient conflictuel. L’élection de Conseillers fédéraux UDC tourne à l’affrontement. Le Parlement élit les non-blochériens Samuel Schmid (2000-2008) et Eveline Widmer-Schlumpf (dès 2007), bientôt dissidents. Il désigne, puis évince Blocher (2003-2007). Enfin, il porte le blochérien Ueli Maurer de justesse (dès 2008).

Ressemble-t-elle au PDC d’avant 1891 ou aux socialistes d’avant 1943, l’UDC de 2011 ? Peut-être. Jean-François Rime et Hansjörg Walter en souffrent. Du coup, certains, le 14 décembre, refuseront un 2e UDC. A gauche, les socialistes de Simonetta Sommaruga et du «ticket» Alain Berset – Pierre Yves-Maillard rassemblent 18,7% des voix. Au centre, le PDC de Doris Leuthard et le PBD d’Eveline Widmer-Schlumpf en réunissent 17,7% (12,3% + 5,4%). Au centre-droite, les libéraux-radicaux de Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann font 15,1%. Restent à caser : les Verts à gauche (8,4%), les Verts libéraux au centre (5,4%). Mais l’UDC n’a pas encore perdu.

Christoph Blocher (ZH), Jean-François Rime (FR), Hansjörg Walter (TG).