Berset à l’Intérieur, Burkhalter aux Affaires étrangères. Spécialités latines?

Alain Berset prend le Département fédéral de l’Intérieur. C’est l’un des ministères favoris du parti socialiste (le sien)

Hans Peter Tschudi le gouverne de 1959 à 1973, Ruth Dreifuss de 1993 à 2002. Le jeune Fribourgeois de 39 ans sera servi. De grands dossiers y affrontent la tourmente: AVS, rentes de prévoyance professionnelle et d’assurance-invalidité, «réseaux de soins» (peut-être contre ses amis socialistes), santé. Ajoutons l’égalité femmes-hommes, le cinéma et la culture, la statistique. Certes, éducation et recherche devraient filer vers l’Economie du libéral-radical Johann Schneider-Ammann. Mais, pour le socialiste Berset, le défi reste redoutable.

Didier Burkhalter, élu en 2009, lâche l’Intérieur pour les Affaires étrangères. Le retour des libéraux-radicaux à l’Intérieur se révèle plus délicat que prévu (entre 2003 et 2011: Couchepin, puis Burkhalter). Affaires étrangères: Burkhalter est le premier libéral-radical à les piloter depuis Max Petitpierre, Neuchâtelois comme lui (1944-1961). Les relations avec l’Union européenne – fiscalité, secret bancaire, reprise du droit européen, etc – se tendent. En Suisse même, la libre-circulation des personnes est contestée. Burkhalter, homme de doigté, aura fort à faire.

Spécialités latines? Aux Affaires étrangères, Wahlen (1961-1965) et Spühler (1965-1969) sont les derniers Alémaniques. Graber, Aubert, Felber, Cotti, Deiss et Calmy-Rey leur succèdent. A l’Intérieur, les Latins s’installent dès 1986 (Cotti encore, Dreifuss, Couchepin, Burkhalter), mais après une longue présence alémanique (Etter, Tschudi, Hürlimann, Egli). Bref, si on veut changer, on peut.