BNS: Blocher ne fait pas tomber Hildebrand. La polémique pourrait durer.

Philipp Hildebrand, président du directoire de la Banque nationale suisse (BNS), reste. Christoph Blocher, chef-stratège de l’UDC, ne le fait pas trébucher

Blocher et l’hebdomadaire «Weltwoche», grâce à des documents bancaires confidentiels, reprochent à la famille Hildebrand des transactions «à problèmes». La plus délicate est attribuée à Kashya Hildebrand, épouse de Philipp. Le président de la BNS, lui, affirme avoir respecté les exigences réglementaires. Il entend les renforcer. Jusqu’à présent, les expertises le blanchissent. Mais la polémique pourrait durer.

Christoph Blocher cherche-t-il une revanche? En 2003-2007, il est Conseiller fédéral. Mais, en 2007, le Parlement l’évince et porte Eveline Widmer-Schlumpf (passée au Parti bourgeois démocratique). En 2011, l’UDC, pour la première fois depuis 1987, recule. Elle ne parvient pas à reconquérir un deuxième siège à l’Exécutif. Le 14 décembre, Eveline Widmer-Schlumpf devient présidente. Tous les autres Sages sortants sont également réélus. Alain Berset, l’un des deux socialistes et artisan de l’éviction de Blocher en 2007, les rejoint. L’UDC de Blocher est vaincue.

Avec Hildebrand, Blocher croit tenir sa «proie». Depuis des mois, le tribun critique sa méthode de lutte contre le franc fort. Il revient au Conseil national et s’appuie sur des médias amis («Tele-Blocher», «Basler Zeitung», «Weltwoche»). S’il réussit à faire chuter Hildebrand, peut-être embarrassera-t-il la présidente et ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf – l’ennemie. Tant qu’il sera là, Blocher, 71 ans, rêvera de reconquête.