Hildebrand part. Blocher gagne. Kopp et Hildebrand, même combat?

Philipp Hildebrand, président de la Banque nationale suisse (BNS), part. Des transactions financières contestées le font trébucher. Son épouse Kashya Hildebrand, galeriste d’art, y est mêlée

Certes, leurs agissements semblent conformes au règlement et à la loi. Mais leur révélation fait du bruit. Les documents accusateurs viennent de la Banque Sarasin. Le secret bancaire serait violé. Un collaborateur est dans le collimateur de la justice. D’autres pourraient suivre.

Christoph Blocher, chef-stratège de l’UDC, en sort vainqueur. Depuis des mois, le tribun critique la politique d’Hildebrand contre le Franc fort. Des mains amies lui livrent les documents de la banque. En décembre, il les remet à Micheline Calmy-Rey, alors présidente de la Confédération. Après plusieurs échecs (recul de l’UDC, refus du Parlement d’élire un deuxième UDC au Conseil fédéral, Eveline Widmer-Schlumpf, nouvelle présidente de la Confédération), Blocher prend une revanche. Hansueli Raggenbass, président du Conseil de la BNS et ancien Conseiller national PDC, est une autre cible désignée.

La chute de Philipp Hildebrand en 2012 ressemble, en partie, à celle de la Conseillère fédérale Elisabeth Kopp en 1989. Dans les deux cas, un conjoint actif fait partie du scénario. Ainsi, Elisabeth Kopp conseille à son mari Hans Kopp, avocat d’affaires, de lâcher une société soupçonnée de blanchiment d’argent. Or, elle tient ses informations de son Département de Justice et Police. Mais, en 1990, le Tribunal fédéral lèvera l’accusation de violation du secret de fonction. L’affaire Hildebrand, comme l’affaire Kopp, est délicate. Elle exige du doigté.