Dégel: Burkhalter mise sur l’électricité, mais l’Union européenne joue dur

Didier Burkhalter, nouveau ministre des Affaires étrangères, a une idée pour dégeler les relations entre la Suisse et l’Union européenne (UE)

C’est de commencer par un accord sur l’énergie et l’électricité. Les travaux sont avancés. D’autres étapes suivraient – sur les produits chimiques, l’agriculture (combattue en Suisse même), la santé, l’imposition des sociétés, la fiscalité de l’épargne, etc. Un arrangement institutionnel s’annonce délicat. Car l’UE rêve d’imposer à la Suisse une reprise automatique de son droit. Or, la Suisse, non-membre de l’UE, refuse. Car sa souveraineté est en jeu. Au pire, tout se bloquerait à nouveau.

L’Union d’aujourd’hui pratique un jeu «dur». On est loin du temps où l’on concluait des accords aussi ambitieux que ceux sur le libre-échange industriel (1972), la libre-circulation des personnes (2000) ou la sécurité et l’asile (Schengen-Dublin, 2005). Tout se passe comme si les extensions et les crises de l’UE (la dette, l’Euro) s’y accompagnaient d’un raidissement face au-dehors. La Suisse, en affichant une forme économique et financière supérieure à la moyenne de l’UE, pourrait y susciter des crispations. C’est cette UE qui conteste les traités anti-fraude pour un impôt libératoire négociés par la Grande-Bretagne et l’Allemagne avec la Suisse.

Mais on ne peut pas lâcher prise. L’Union reste, de loin, le premier partenaire de la Suisse. Pour la stabilité de l’Europe, son rôle est irremplaçable. Cela dit, personne ne saurait exclure de nouveaux coups d’arrêt, de nouvelles rebuffades. Le libéral-radical Didier Burkhalter, en prenant les Affaires étrangères, s’expose.