Vivement un vote populaire sur de nouveaux avions de combat! Dans la bataille pour l’achat de Gripen suédois (voire de Rafale français ou d’Eurofighter multinationaux), les fronts se figent
Seul le peuple, par référendum ou initiative, est désormais capable de trancher. Ueli Maurer, chef UDC de la Défense, a ses chances.
Maurer et les partisans de nouveaux avions ont des atouts. En 1993, l’initiative anti-avions – qui vise les F/A-18 américains – est rejetée par 57,2% de non et par 19 cantons contre 4. Seuls Bâle (Ville et Campagne), Tessin, Genève et Jura l’approuvent. Ce vote surgit après la chute du Mur de Berlin (1989) et de l’URSS (1991), mais pendant les guerres de Yougoslavie. Plus généralement, le camp pacifiste perd la plupart des votes populaires à caractère militaire. Parmi les 18 initiatives acceptées à ce jour figure bien celle de 1987 sur la place d’armes de Rothenthurm et la protection des marais. Mais l’écologie y joue un rôle appréciable.
Les partisans de nouveaux avions marquent d’autres points. Le Gripen choisi par le Conseil fédéral est un modèle amélioré (supérieur à la version faisant l’objet d’essais en 2008 et de rapports critiques en 2009). Le Parlement, favorable à l’accélération de l’achat, pourrait donc se rallier. Reste la possibilité ouverte par ce même Conseil fédéral de reprendre d’autres offres, si elles sont présentées par des Etats. Cela permettrait peut-être d’y associer des dossiers d’un autre type (fiscaux, avec la France ou l’Allemagne, par ex.). L’écueil le plus sérieux, toutefois, reste celui des économies civiles que l’achat des avions pourrait entraîner. Course d’obstacles.