Simonetta Sommaruga (Conseillère fédérale), Bernhard Pulver (président du Gouvernement bernois) et Elisabeth Baume-Schneider (présidente du Gouvernement jurassien) tentent une percée. Ils proposent au canton du Jura et au Jura bernois de voter sur la création d’un canton commun. Les votes, simultanés, pourraient avoir lieu à fin 2013
Les communes mécontentes du résultat auraient le droit de demander leur transfert « individuel ». On pense à Moutier, commune bernoise gouvernée par une majorité pro-Jura. Lors d’un vote consultatif de 1998 (vote jugé illégal par le canton de Berne), une faible majorité s’opposera toutefois au transfert.
Ce consensus est une surprise. La présence comme médiatrice de Simonetta Sommaruga – cheffe de Justice et Police et socialiste d’origine bernoise – joue son rôle. On en dira autant de Bernhard Pulver (un Vert) et d’Elisabeth Baume-Schneider (autre socialiste). L’accession à la présidence de l’Assemblée interjurassienne du libéral-radical tessinois Dick Marty, politicien d’envergure, est un autre facteur psychologique de taille. Lors du vote fédéral de 1978 sur le canton de Jura, le Tessin italophone fournit la plus forte proportion de « oui ».
Ces nouveaux votes peuvent consolider le statu quo. Les fronts, dans l’affaire Berne-Jura, sont plutôt stables. Mais pas toujours. Ainsi, la majorité de l’ensemble du Jura change d’avis sur la création d’un nouveau canton (contre en 1959, pour en 1974-1975). Le Laufonnais germanophone évolue, lui aussi (maintien dans le canton de Berne en 1983, transfert à Bâle-Campagne en 1989). Ne parions pas.