Sécurité en Suisse: André Duvillard au sommet. Gare au réflexe fédéraliste!

André Duvillard – commandant de la police cantonale neuchâteloise – sera Délégué de la Confédération et des cantons pour le Réseau national de sécurité

Il pilote ainsi le nouveau projet de coordination – mais non de centralisation ! – des organes chargés de la sécurité en Suisse (Etat fédéral, cantons, communes). Plusieurs Départements fédéraux et diverses Conférences intercantonales y sont associés. Les tâches sont multiples : défense militaire, prévention policière, maîtrise de catastrophes, intérêts de la Suisse à l’étranger, gestion internationale des crises, par exemple. D’ici à 2014, une phase pilote devrait harmoniser le travail des acteurs.

Cette mission exige un doigté exceptionnel. Toutes les tentatives de centraliser les tâches de sécurité en Suisse se heurtent à de vives oppositions. Elles peuvent surgir à gauche comme à droite. Elles viennent des cantons et des communes – qui gèrent le gros des forces de police. Dans ce pays décentralisé, la sécurité est l’un des domaines où le réflexe fédéraliste reste le plus vigoureux. L’échec en 1978 du projet fédéral de police de sécurité en fournit, parmi d’autres, un indice. Le Conseiller fédéral Kurt Furgler, alors chef de Justice et Police, y subit un sérieux revers. Cela dit, les exigences de coordination sont urgentes.

Le Neuchâtelois André Duvillard connaît bien la Berne fédérale. Juriste, officier à l’armée, il y fut Secrétaire des commissions de politique de sécurité des Chambres. Il sera aussi Délégué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). La mission d’André Duvillard s’annonce palpitante.