Coup de frein à la centrale nucléaire de Mühleberg! Coup d’accélérateur à l’abandon de l’énergie atomique
Le plan de sortie du Conseil fédéral et de sa ministre Doris Leuthard – cheffe de l’Environnement, des Transports, de l’Energie et de la Communication – pourrait en sortir plus fort. Mais tout n’est pas sûr. D’autres rebondissements sont possibles.
Petit choc: le Tribunal administratif fédéral (TAF) limite au 28 juin 2013 l’autorisation d’exploitation de Mühleberg. Pour la prolonger, il faudra en corriger divers défauts (manteau du réacteur, résistance aux tremblements de terre, refroidissement). Les Forces motrices bernoises (FMB) y travaillent. Des recours sont à l’étude. Cela dit, les ennuis de Mühleberg consolident le plan de sortie. En mai 2011, le Conseil fédéral propose un calendrier pour les cinq centrales de Beznau 1 (mise en service en 1969, mise hors service en 2019), Beznau 2 et Mühleberg (1972, 2022), Gösgen (1979, 2029), Leibstadt (1984, 2034). Mühleberg est bernoise, Gösgen soleuroise, les autres argoviennes. Ce calendrier se veut flexible. Le Parlement fédéral, en principe, approuve.
Attention! L’énergie nucléaire fournit 39% de l’électricité en Suisse (la force hydraulique 56%, les autres sources 5%). Or, son remplacement prendrait du retard («L’Hebdo» du 8 mars). Ses partisans les plus décidés – ex : patrons, UDC, libéraux-radicaux – n’attendraient qu’une occasion pour faire revenir le Parlement et le Gouvernement sur leur décision. Dans l’immédiat, les malheurs de Mühleberg jouent contre eux. C’est peut-être partie remise.