Didier Burkhalter nomme Hans Jakob Roth ambassadeur spécial chargé des relations avec l’Allemagne, la France et l’Italie. Entre la Suisse et ses voisins, les relations se tendent
36% des Alémaniques jugeraient excessive la proportion des Allemands en Suisse (sondage Isopublic, «SonntagsBlick» du 29 avril). 58% la trouveraient convenable (et 1% trop faible). Le groupe allemand est le deuxième (14.9%), entre les groupes italien et portugais (16,3% et 12%).
Du coup, la Conseillère nationale UDC Natalie Rickli propose de soumettre l’immigration allemande à la clause de sauvegarde comme à 8 pays de l’Est de l’Union européenne. En Allemagne, cela fait scandale. Des touristes annulent leurs vacances en Suisse. Cette fièvre coïncide avec la visite à Berne de Winfried Kretschmann, ministre-président vert du Land de Bade-Wurtenberg tout proche. Il y rencontre les Conseillers fédéraux Eveline Widmer-Schlumpf (PBD), Doris Leuthard (PDC), Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann (libéraux-radicaux). Le bruit de l’aéroport de Zurich et l’évasion fiscale y alourdissent les relations. Entre la Suisse et l’Allemagne, un accord sur l’imposition forfaitaire à la source de contribuables allemands est menacé.
Avec la France et l’Italie aussi, les tensions fiscales sont vives. La sous-enchère salariale liée aux travailleurs frontaliers, à Genève et au Tessin, irrite. Avec l’Italie de Mario Monti, le contact est difficile («Der Sonntag» du 29 avril). En France, une victoire du socialiste François Hollande sur l’UMP Nicolas Sarkozy, le 6 mai, y mettrait-t-elle du liant? Hans Jakob Roth, c’est sûr, aura du travail.