Hollande, Sarkozy, Merkel, Napolitano: le pays de Widmer-Schlumpf sous pression.

France! Allemagne! Italie! Rarement les relations de la Suisse d’Eveline Widmer-Schlumpf avec ses voisins n’ont été pareillement chahutées

Or, ce sont trois fondateurs – avec la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg – de l’Union européenne. Certains redoutent une addition de blocages. Un prompt dénouement n’est pas garanti.

Voyez l’Italie de Giorgio Napolitano. Une visite d’Etat en Suisse du président italien serait annulée («Corriere del Ticino», «La Regione», 3 mai). Le conflit fiscal opposant le Tessin à l’Italie sur les frontaliers en serait une cause. Voyez l’Allemagne d’Angela Merkel. Les menaces pesant sur l’impôt forfaitaire à la source frappant des contribuables allemands grandissent en Suisse même. UDC et socialistes pourraient s’y opposer. Des accords semblables touchent la Grande-Bretagne (accord également menacé), l’Autriche.

Et puis, il y a la France de François Hollande et Nicolas Sarkozy. Le 6 mai pour la présidence, le socialiste battra-t-il le gaulliste ? Le premier mandat de Sarkozy marque – sur les liens Suisse-France – une baisse face aux périodes Mitterrand (la fin surtout) et Chirac. Le président sortant attaque le «paradis fiscal» helvétique. Puis, la police française rend à la Suisse une copie manipulée de fichiers volés à la filiale genevoise de la banque britannique HSBC. Des noms y sont-ils effacés? Si oui, s’agit-il de proches de Sarkozy à protéger? C’est vrai: la gauche française se veut dure sur l’évasion fiscale et le secret bancaire. Mais le style de Hollande est plus rond. Du coup, la désignation par Didier Burkhalter de Hans Jakob Roth, ambassadeur spécial pour les relations entre la Suisse et ses voisins, tombe bien.