Y a-t-il dégel entre l’Italie de Mario Monti et la Suisse d’Eveline Widmer-Schlumpf? Le versement par le canton du Tessin à l’Italie de 28 millions de francs de recettes fiscales touchant les frontaliers débloque l’impasse
Une rencontre entre Eveline Widmer-Schlumpf, présidente de la Confédération, et Mario Monti, président du Conseil italien, est annoncée. Un groupe de pilotage sera créé. On y parlera impôt à la source sur des contribuables italiens en Suisse (comme avec la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Autriche), accès aux marchés (des entreprises suisses actives en Italie se plaignent), abolition des «listes noires» italiennes pénalisant la Suisse, révision de la convention contre les doubles impositions, impôt des frontaliers.
Avant, les relations de la Suisse avec le Gouvernement Silvio Berlusconi et son ministre Giulio Tremonti sont difficiles. L’arrivée de Mario Monti à Rome en 2011 est pour beaucoup dans le dégel. Universitaire rigoureux, ancien Commissaire européen (au Marché intérieur, puis à la Concurrence), Monti n’est membre d’aucun parti. Puis, la Commission européenne juge les accords conclus entre la Suisse, la Grande-Bretagne et l’Allemagne pour un impôt à la source conformes au droit européen. Du coup, Monti décide d’aller de l’avant. La Suisse, on le sait, préfère cela à l’échange automatique d’informations fiscales.
L’Italie est le deuxième partenaire économique de la Suisse. Hors les Etats-Unis, l’Allemagne et la France, c’est avec elle que les tensions fiscales sont les plus vives. Evasion fiscale et secret bancaire en font partie. Eveline Widmer-Schlumpf ouvre un nouveau chantier.