Europe 1992-2012: la demande d’adhésion reste. Adolf Ogi donne une piste.

20 mai 1992 – 20 mai 2012! Une courte majorité du Conseil fédéral, il y a vingt ans, demande l’ouverture de négociations pour l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne (UE)

L’UDC Adolf Ogi et le démocrate-chrétien Flavio Cotti rejoignent le radical Jean-Pascal Delamuraz et le socialiste René Felber. S’y opposent Arnold Koller (PDC), Kaspar Villiger (radical) et Otto Stich (socialiste). Alors, l’entrée dans l’Espace économique européen (EEE), sorte d’association à l’UE, se prépare. Mais il n’offre pas de droit de co-décision. Mieux vaut donc prévoir l’adhésion à l’UE. Le climat est à l’ouverture. Juste avant, le 17 mai 1992, le peuple suisse adhère au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale. Succès!

Le 6 décembre 1992, tout bascule. La Suisse rejette l’EEE (50,3% de non, 16 cantons à 7). En 2001, elle balaie l’initiative «Oui à l’Europe» pour l’adhésion rapide à l’UE (76,8% de non). A la place, la Suisse et l’UE concluent des accords bilatéraux. La demande de 1992 n’est pas retirée pour autant. Parlement et Gouvernement la gardent. Au Conseil fédéral, les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset pilotent désormais avec Doris Leuthard (PDC), Eveline Widmer-Schlumpf (PBD), Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann (libéraux-radicaux), Ueli Maurer (UDC). Cela n’y change rien.

Une adhésion à l’UE reste donc une option. Selon Adolf Ogi, personne ne peut dire ce que l’UE sera dans dix ans. Peut-être sera-t-elle une sorte d’EEE. Une adhésion pourrait redevenir intéressante (« Bund » et « Tages-Anzeiger » du 18 mai). Au moment où les relations Suisse-UE peinent à se dégeler, on laisse les portes ouvertes.