Conférence sur la Syrie: Burkhalter offre la Suisse. Il y a là un capital à exploiter.

Guerre en Syrie! Didier Burkhalter, nouveau chef du Département fédéral des Affaires étrangères, propose l’organisation en Suisse d’une conférence internationale

Son offre s’adresse à Kofi Annan, émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie. Le 30 juin à Genève est suggéré. Aucune certitude n’existe sur le succès de la démarche. Mais la Suisse de Didier Burkhalter se dit prête («Neue Zürcher Zeitung» du 21 juin).

Il y a là de l’audace. Compte tenu des blocages, le coup vaut d’être tenté. Dans l’après-guerre, la Suisse présente une image plutôt pro-israélienne. Le vent tourne dans les années 1970. Les guerres israélo-arabes des Six Jours (1967) et du Kippour (1973), avec d’autres chocs, contribuent au rééquilibrage. Tous les ministres suisses des Affaires étrangères s’y emploient. Défilent alors Pierre Graber, Pierre Aubert et René Felber (trois socialistes), Flavio Cotti et Joseph Deiss (deux PDC), Micheline Calmy-Rey (socialiste aussi), Didier Burkhalter enfin (libéral-radical). Des conférences se tiennent en Suisse. Même la confrontation des années 2000 avec la Libye de la famille Kadhafi (renversée depuis) n’inverse pas la tendance. Pour la guerre en Syrie, il y a là un capital à exploiter.

La tâche est immense. A l’ONU, les membres permanents du Conseil de sécurité se paralysent. Russie et Chine refusent toute action contraignante à l’encontre du pouvoir de Bachar Al-Assad. Etats-Unis, Grande-Bretagne et France hésitent à recourir à la force. Kofi Annan et le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) avancent à pas comptés. Mais Didier Burkhalter ose.