Christophe Darbellay réussira-t-il à rééquilibrer la distribution des commandes fédérales entre les régions linguistiques et les cantons
Le Valaisan a des atouts. Il préside le Parti démocrate-chrétien et la Commission de l’Economie et des Redevances du Conseil national. Et il compte agir par motion ou postulat («SonntagsZeitung» et «Le Matin Dimanche», 5 août). Mais la partie sera serrée. Depuis des années, presque rien ne bouge dans ce domaine. La bureaucratie fédérale résiste. L’habitude de mener les négociations de contrats exclusivement en allemand pourrait être discriminatoire.
Ainsi, la Suisse romande, qui assure 24% de la prestation économique suisse, reçoit seulement 11% des commandes. 6 cantons sur 26 y gagnent. Berne, siège principal des institutions fédérales, précède Nidwald, Zoug, Zurich, Fribourg (seul Romand), Grisons. Ces 6 cantons dépassent la moyenne nationale des dotations en commandes (pondérées par le Produit intérieur brut cantonal). Les 20 autres sont en-dessous de la moyenne (dont 5 cantons romands, le Tessin, mais aussi 14 cantons alémaniques). Au total, la Suisse romande est également en-dessous, la Suisse alémanique en-dessus. Enfin, le calcul prend en compte les commandes de plus de 230’000 francs pendant la période qui va de 2009 au printemps 2012.
Que faire? Une revendication purement romande – ou latine – ne serait pas forcément la plus efficace. Car, parmi les perdants, on découvre aussi de nombreux cantons alémaniques. Il faut donc nouer des alliances. L’application des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est évoquée. Il y a là un match à gagner.