De quel poids pèse la montagne en Suisse? L’application de l’initiative de Franz Weber contre l’excès de résidences secondaires en fournit un nouvel indice. Les Valaisans Christophe Darbellay et Jean-Michel Cina – et leurs amis avec eux – se redressent.
Le 11 mars, ils subissent une défaite. L’initiative Weber est acceptée. En septembre, ils prennent une revanche. Le Conseil fédéral adopte une ordonnance bienveillante à leur égard (application fixée au 1er janvier, non au 1er septembre, exceptions assez larges). Le vote d’une loi par le Parlement annonce l’épreuve suivante.
A première vue, la montagne part perdante. Au Conseil fédéral, seule la Grisonne Eveline Widmer-Schlumpf (du PBD) est « alpine ». Ses collègues viennent de la plaine. C’est-à-dire : le Zurichois Ueli Maurer (UDC), le Neuchâtelois Didier Burkhalter et le Bernois Johann Schneider-Ammann (libéraux-radicaux), l’Argovienne Doris Leuthard (PDC), la Bernoise Simonetta Sommaruga et le Fribourgeois Alain Berset (socialistes). La montagne a donc besoin d’appuis pour gagner. C’est vrai au Conseil national plus encore qu’au Conseil des Etats. La population alpine, enfin, est plus clairsemée.
Mais attention ! La montagne sait trouver des alliés. Dans les transports, les Alpes occupent depuis toujours une place décisive. Voyez la relance du rail (Furka en 1982, Vereina en 1999, Loetschberg de base en 2007, Gothard de base pour 2016, etc). Le succès de l’initiative des Alpes offre un autre signe (en 1994). Aucune région, dans l’histoire, ne dégage une image plus symbolique. Le combat des résidences secondaires en confirme l’énergie.