A la peine, l’achat de nouveaux avions de combat? Ueli Maurer – ministre de la Défense et unique Conseiller fédéral UDC – fait face à des vents contraires. Le choix de 22 Gripen suédois est chahuté
Et d’un, le développement du nouveau modèle de Gripen prend plus de temps que prévu. Il ne serait opérationnel qu’en 2023. En attendant, la Suisse pourrait louer des versions plus anciennes (NZZ am Sonntag, 26 août). Un accord-cadre Suisse-Suède est conclu. Ueli Maurer en dira davantage dans les prochains jours. Et de deux, l’Argovien Philipp Müller, président du Parti libéral-radical suisse, renforce ses réserves de fond à l’égard du Gripen (Neue Zürcher Zeitung, 25 août). Et de trois, l’Allemagne proposerait à la Suisse 33 Eurofighter d’occasion (Der Sonntag, 26 août). Le montant en jeu oscille entre 3,1 et 3,2 milliards de francs. Le Gripen est produit par Saab, l’Eurofighter par EADS.
Ueli Maurer est dans une situation piquante. Car c’est le Parlement fédéral qui pousse à l’accélération de l’achat des avions. Au Conseil fédéral, l’équilibre entre l’UDC (Maurer lui-même), les deux libéraux-radicaux (Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann), la PDC (Doris Leuthard), la PBD (Eveline Widmer-Schlumpf) et les deux socialistes (Simonetta Sommaruga et Alain Berset) est peu lisible. En même temps, des coups de frein se succèdent. Certains proviennent des partisans de l’accélération. Il y a peu de jours, une Commission du Conseil national faisait part de doutes («Le Temps», 22 août). A cela, il faut ajouter les résistances de la gauche, les faibles menaces militaires en Europe. Tout peut se passer.