A-t-elle une chance, l’initiative de l’UDC pour l’élection du Conseil fédéral par le peuple? Le Conseil des Etats la refuse par 35 voix contre 6
Parmi ses partisans, on repère Géraldine Savary (socialiste vaudoise) et Robert Cramer (Vert genevois). Ce n’est pas une surprise. Les deux premières initiatives de cette sorte, rejetées en 1940 et 1942, viennent de la gauche. Elles précèdent l’entrée des socialistes au Gouvernement (avec un élu en 1943-53, deux dès 1959). Aujourd’hui, l’UDC reprend le flambeau. Première force du pays, elle se juge sous-représentée. En 2007, Christoph Blocher est évincé. Depuis 2008, Ueli Maurer est seul.
A première vue, les sept Sages actuels seraient réélus par le peuple. Même les moins populaires feraient une majorité : 54% pour le libéral-radical Johann Schneider-Ammann, 55% pour l’UDC Ueli Maurer («SonntagsZeitung» du 16 septembre). Schneider-Ammannn réussit son débat agricole. Quant à Maurer, on verra si le vol de documents au Service de renseignements lui nuit. Les cinq autres Sages feraient encore mieux (64% pour la PBD Eveline Widmer-Schlumpf, 68% pour le libéral-radical Didier Burkhalter, 70% pour les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset, 74% pour la PDC Doris Leuthard). L’initiative, enfin, réserve deux sièges aux Latins.
Le mystère, c’est l’UDC. Lors d’élections populaires au système majoritaire, elle court de grands risques (ex: le Conseil des Etats, certains Exécutifs cantonaux). La «victime» d’une acceptation de son initiative, ce serait elle. Après tout, c’est le Parlement qui impose Christoph Blocher (en 2003), puis Ueli Maurer. On reste perplexe.