Peter Spuhler, UDC thurgovien et chef d’entreprise, abandonne le Conseil national à fin 2012. Andreas Gross, socialiste zurichois et politologue, ne se représente pas aux élections de 2015. Presque tout les oppose. Mais le Parlement perd là de vrais originaux. Chacun, dans sa famille politique, est inclassable
Voyez Peter Spuhler. Né en 1959, patron du constructeur ferroviaire «Stadler Rail», il débarque au Parlement en 1999. C’est une figure de l’aile économique de l’UDC. Lors de successions au Conseil fédéral, son nom est chuchoté. Mais Spuhler n’est pas aligné sur la tendance Christoph Blocher. Il lui arrive d’en prendre le contre-pied (ex : libre-circulation des personnes, accords avec l’Union européenne). Toutefois, il ne rejoint pas le Parti bourgeois démocratique (PBD) d’Eveline Widmer-Schlumpf. Aujourd’hui, les soucis de «Stadler Rail» poussent Peter Spuhler à sortir.
Prenez Andreas Gross. Né en 1952, il est d’abord socialiste de gauche. Avec d’autres, il fonde le Groupe pour une Suisse sans armée (GSSA). Son initiative anti-armée est refusée en 1989 (sur un score honorable). Elu au Conseil national en 1991, Gross devient spécialiste de la démocratie directe et des réformes institutionnelles. Il relance l’adhésion à l’ONU, travaille au Conseil de l’Europe. Il vit en partie dans le Jura. A Zurich, on lui reproche ses absences. En 2011, il est représenté aux élections de justesse. Une possible présidence du Conseil de l’Europe l’y aide (présidence incertaine, cf «Tages-Anzeiger» du 4 octobre). Il n’empêche. La voix du socialiste Andreas Gross, comme celle de l’UDC Peter Spuhler, aura compté.