Genève révise sa Constitution et s’offre une présidence du Gouvernement cantonal pour cinq ans. Cette tête sera nommée par ses pairs. Depuis peu, c’est le troisième canton qui franchit ce pas
Vaud se dote d’une présidence de même type – pour cinq ans également. Ses premiers présidents sont le radical Pascal Broulis (2007-12) et le socialiste Pierre-Yves Maillard (2012-17). Puis, Bâle-Ville choisit un modèle pour quatre ans. On y remarque le Vert Guy Morin (2008-12). Une dizaine de cantons alémaniques connaissent le «Landammann». Son influence peut être grande (voyez Raymond Broger ou Carlo Schmid, du PDC, en Appenzell Rhodes Intérieures).
Ces présidents cantonaux ont généralement des pouvoirs limités. Mais, dans un pays où le pouvoir personnel est souvent perçu avec méfiance, c’est une curiosité. On le vérifie avec le projet contesté de prolonger d’une année à deux ans la présidence de la Confédération. En septembre, le Conseil national le refuse (par 113 à 67). Le Conseil des Etats doit encore se prononcer. Ce projet vient du Gouvernement. Des Conseillers fédéraux jugent qu’une telle prolongation permettrait de mieux exploiter les liens noués par la présidence (ex: au plan international). Mais, selon d’autres, des règnes de deux ans empêcheraient certains Sages d’y accéder.
Bref, l’avènement d’un pouvoir personnel en politique suisse est modéré. Dans les cantons (souvent unilingues), peut-être exécutera-t-il encore des percées. Au plan suisse (avec 4 langues et 26 cantons), il devrait rester contenu. Seul le talent des Conseillères fédérales et des Conseillers fédéraux continuera de faire la différence.