Le Parti démocrate-chrétien (PDC) de Doris Leuthard, Christophe Darbellay et Urs Schwaller fête ses 100 ans d’existence «officielle» et annonce deux initiatives pour la famille. En fait, le PDC – sous plusieurs noms successifs – est bien plus ancien. Il fait partie des acteurs qui façonnent la Suisse moderne
Force d’opposition lors des crises du « Sonderbund » (1847) et du « Kulturkampf » (1870), le PDC place son premier Conseiller fédéral, Josef Zemp, dès 1891. Au Gouvernement, il aura deux voix sur sept en 1919-1954, trois en 1954-1959, deux à nouveau en 1959-2003.
Entre gauche et droite, le PDC devient arbitre. Puis, il faiblit. En 2003, la Conseillère fédérale Ruth Metzler est évincée par l’UDC Christoph Blocher. En 2011, le PDC réunit 12,3% de voix (contre 23,4% en 1963). Doris Leuthard est son unique Conseillère fédérale. Même diminué, ce PDC reste au cœur des décisions. Avec Eveline Widmer-Schlumpf (du Parti bourgeois démocratique PBD), Doris Leuthard occupe le « milieu » du Gouvernement. En 2007-2011, le PDC forme un groupe commun avec les évangéliques et les Verts libéraux. Puis, il coopère avec le PBD (sans lâcher les évangéliques). Les relations sont plus délicates avec les libéraux-radicaux.
Bref, le PDC compte toujours. Le PBD et les Verts libéraux, malgré leur percée, sont trop jeunes pour imposer un rôle d’arbitre. Les libéraux-radicaux se voient parfois plus « à droite » qu’ « au centre ». Quant à la gauche socialiste-verte et à la droite UDC, elles sont peut-être trop tranchantes pour arbitrer. Le PDC de Leuthard, Darbellay et Schwaller a encore des cartes à jouer.