Secret bancaire: l’UDC Thomas Matter veut le sauver. A-t-il une chance?

Lançons une initiative pour sauver le secret bancaire! C’est l’UDC du canton de Zurich qui remonte au filet. Thomas Matter, banquier lui-même, est en piste («Tages-Anzeiger» du 1er novembre)

Avec d’autres, il craint que les travaux en cours conduisent à un nouvel affaiblissement du secret bancaire. Pensons, par exemple, à la stratégie de l’«argent propre», à l’obligation de déclarer au fisc les montants déposés, à la mise à égalité des Suisses et des étrangers pour la répression de l’évasion fiscale (en plus de la fraude).

Pourquoi pas? Le secret bancaire est inscrit dans la loi dès 1934. Selon des sondages, il garde une majorité de partisans. En 1984, une initiative socialiste pour sa réduction est rejetée en vote populaire (73% de non, cantons unanimes). Mais, sous la pression internationale (américaine et européenne, d’abord), le secret bancaire est restreint. Chez certains partisans, dont l’UDC, l’idée émerge de lancer une initiative pour le protéger dans la Constitution. En 2010, une initiative de la Ligue des Tessinois échoue, faute de signatures. Jusqu’à présent, aucune n’aboutit. Au centre-droite, les acteurs classiques ne sont pas chauds (PDC, libéraux-radicaux, etc). A gauche, on admet une certaine limitation du secret bancaire.

Il y a de quoi hésiter. Dans la loi, le secret bancaire ne protège pas tout. Depuis 1934, il n’empêche pas les exceptions (ex : criminalité économique, trafic de drogue, blanchissement d’argent, fraude fiscale, plus récemment évasion fiscale – à commencer par celle de contribuables étrangers). Dans la Constitution, le secret bancaire serait-il plus efficace? On peut toujours essayer.